Stop aux salaires de misère dans l’hôtellerie et la restauration
Le syndicat du tertiaire privé Unia exige une augmentation mensuelle de 300 francs pour les quelque 150.000 salariés de l'hôtellerie-restauration. Les négociations commencent lundi. Union Helvetia avance la même revendication.
Unia réclame cette hausse aussi bien pour les minima de toutes les classes de salaire que pour les salaires effectifs, a-t-il précisé à la presse vendredi à Berne. Actuellement, ces minima mensuels vont de 2410 francs bruts (travaux subalternes), 2710 francs (formation élémentaire), 3110 francs (avec apprentissage) à 3860 francs (formation supérieure).
«Nous sommes bien conscients que notre revendication implique une hausse de 7,8 à 12,5 pour cent selon les catégories. Mais cela montre à quel point les salaires pratiqués dans la branche sont bas», a expliqué Corinne Schärer, secrétaire centrale d’Unia. A moyen terme d’ailleurs, le syndicat vise un salaire minimum d’au moins 3000 francs.
Unia rappelle que près de la moitié des salariés de la branche gagnent moins de 3000 francs nets par mois. En outre, l’hôtellerie-restauration affiche un important retard dans l’évolution des salaires depuis 1985, puisque le secteur atteint, en termes réels, 9,2 pour cent par rapport à l’ensemble de l’économie.
«Aujourd’hui, la marge de manoeuvre est suffisante pour octroyer des hausses de salaires. Durant le 1er trimestre de l’année, les chiffres d’affaires de la branche ont augmenté de 4,4 pour cent. C’est la plus forte croissance depuis six ans», a souligné Corinne Schärer.
De son côté, Union Helvetia revendique également une hausse de 300 francs pour tous. Il réclame en plus que le minimum le plus bas soit fixé à 3000 francs, ce qui implique une revalorisation de 600 francs pour l’échellon le plus modeste.
Contactée par l’ATS, la Société suisse des hôteliers (SSH) rejette ces revendications syndicales. «Nous pouvons éventuellement envisager une hausse salariale autour de 2 pour cent pour ces négociations», explique Christine Buchler du service juridique de la SSH.
Mais à moyen terme, la SSH est prête à discuter avec les syndicats pour revoir l’ensemble du système salarial. «Nous voulons trouver une solution avec nos partenaires sociaux pour arriver, un jour, à un salaire minimum de 3000 francs», précise Christine Buchler.
Gastrosuisse, la plus grande association patronale du secteur, ne veut pas, elle, rendre publique sa position sur ces négociations avant qu’elles ne commencent. Elle se contente d’applaudir le point de vue du conseiller fédéral Pascal Couchepin qui rejette en principe l’établissement d’un salaire minimum.
Lundi prochain commence la première ronde de négociations. Non signataire de la convention collective de travail, Unia ne peut pas y prendre part directement, contrairement à Union Helvetia. La partie patronale est représentée par Gastrosuisse, la SSH et AGAB (restauration de collectivités et établissements sans alcool).
swissinfo avec les agences
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