Surélévation possible des digues du Grimsel
Le gouvernement bernois est favorable à une surélévation des digues du lac du Grimsel. Il estime que l'approvisionnement en électricité renouvelable est d'une importance nationale.
Le projet est toutefois combattu par les organisations écologistes, car les eaux recouvriraient un site protégé.
L’Office de l’économie hydraulique (OEH) de la Direction bernoise des travaux publics, des transports et de l’énergie a accordé un permis de construire aux Forces motrices de l’Oberhasli (KWO).
Ce permis permet la réfection et le relèvement des digues «Seeuferegg» et «Spittellamm» et, par conséquent, l’agrandissement du lac, perché à plus de 2000 mètres d’altitude, à deux pas du col du Grimsel, qui fait partie de la séparation entre le bassin rhénan et le bassin du Rhône.
Le déplacement de la route du col du Grimsel, nécessaire à la réalisation de ce projet, a également été accepté.
Sécurité de l’approvisionnement
La transformation des infrastructures du Grimsel permettra aux Forces motrices de l’Oberhasli d’augmenter leur production d’électricité. La capacité du lac passera de 95 à 170 millions de m3.
Le projet du Grimsel est donc important pour la sécurité de l’approvisionnement, particulièrement aux heures de pointe, a justifié vendredi la Direction des travaux publics.
Autre argument en faveur de ces travaux devisés à 210 millions de francs: un lac d’accumulation agrandi retiendra davantage d’eau en situation de crue et améliorera donc la sécurité dans les zones situées en aval. Le projet contribue donc aussi à la protection contre les crues, également d’un intérêt national.
136 terrains de foot
Une étude d’impact sur l’environnement a été faite dans le cadre du projet. Les KWO se voient imposer plusieurs mesures de compensation écologique, dont certaines de grande importance.
Cela ne suffit toutefois pas aux organisations de protection de l’environnement. Elles estiment que cela ne vaut pas la peine de sacrifier une surface égale à 136 terrains de football dans un paysage d’importance nationale pour un gain de production discutable. Elles dénoncent également le «pompage-turbinage» à grande échelle qui produit un courant «sale».
La capacité du lac serait ainsi portée de 95 à 170 millions de mètres cubes. Ce volume supplémentaire représente une valeur énergétique de 220 gigawatt-heures. et la production annuelle de courant électrique devrait s’en trouver majorée de 20 gWh.
Les organisations de défense de l’environnement ont déjà annoncé à plusieurs reprises leur intention de porter le cas devant la justice.
swissinfo et les agences
La force hydraulique est la principale source d’électricité en Suisse.
Le pays compte actuellement 527 centrales hydro-électriques d’une puissance de plus de 300 kW.
Environ 57% de la production électrique indigène provient de cette source.
La Confédération a pour objectif d’augmenter de 7% au moins la production hydro-électrique d’ici 2030.
La protection des marais, des tourbières et des biotopes de grande beauté et d’une importance nationale est inscrite dans la Constitution depuis 1987.
C’est à cette époque, en effet, que le peuple avait accepté, à la surprise générale, une initiative populaire en ce sens.
L’initiative avait été lancée en réaction au projet de l’armée de construire une place d’armes dans la zone marécageuse de Rothenthurm, sur les territoires des cantons de Schwytz et de Zoug.
Pour mettre l’article constitutionnel en pratique, les autorités fédérales ont dressé un inventaire des zones à mettre sous protection. La sauvegarde à proprement parler est de la compétence des cantons.
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