Swiss a perdu 333 millions au premier semestre
La compagnie d’aviation a annoncé mardi une perte nette de 333 millions de francs, contre 447 millions l'annnée dernière.
Le 2e trimestre est moins mauvais que le 1er, avec une perte réduite de 200 à 133 millions, mais Swiss se débat toujours pour sa survie.
Après six mois, la perte opérationnelle de Swiss s’inscrit à 346 millions de francs, contre 433 millions au 1er semestre de l’an passé, indique Swiss en publiant des résultats très attendus par la communauté financière.
En outre, la compagnie indique ce mardi que le chiffre d’affaires global ressort à 2,098 milliards de francs, contre 1,807 milliard au 1er semestre 2002, prenant 16%.
Mise à mal par la diminution du nombre de passagers, la guerre en Irak, le SRAS, la concurrence des compagnies à coûts réduits et la crise économique, Swiss souffre également de ses lourdeurs structurelles.
La direction de la compagnie est en train de s’imposer un régime drastique en réduisant sa flotte et ses effectifs d’un tiers.
Les pertes diminuent
Dans son premier rapport trimestriel, la compagnie helvétique indique que ces mesures sont en train de commencer à porter leurs fruits et que la situation devrait s’améliorer d’ici à la fin de l’année.
Ainsi, les pertes de Swiss, qui atteignaient 3 millions de francs par jour durant le premier trimestre, se sont contractées à 1,1 millions au deuxième trimestre.
La compagnie dispose actuellement de 811 millions de francs de liquidités, contre 913 millions à la fin de mars dernier. Selon la loi suisse, elle ne peut descendre en dessous de la barre des 500 millions, sinon c’est la faillite.
«Nos derniers chiffres montrent que les pertes diminuent», se réjouit la compagnie. Laquelle reconnaît que ses rentrées sont mises à mal par la concurrence des compagnies à coûts réduits.
En quête d’argent frais
La banque britannique Barclays a été désignée pour aider Swiss à trouver les 500 millions supplémentaires indispensables à sa survie.
Avec une perte de 133 millions de francs au deuxième trimestre, Swiss indique que «c’est une amélioration par rapport aux 200 millions de pertes du premier trimestre».
«Cette meilleure performance a permis d’arriver à un premier résultat semestriel également en amélioration en comparaison avec les 447 millions de pertes du premier semestre de 2002», ajoute la compagnie dans son communiqué.
Swiss a transporté 5,5 millions de passagers ces six derniers mois, encaissant des rentrées de 1,715 milliard de francs. Le taux d’occupation de ses avions a atteint 68,7% et le rendement du siège au kilomètre 0,14 franc.
Une cure de 200 millions
Les résultats publiés ce mardi par la compagnie nationale ne tiennent pas compte des dépenses engendrées par son plan de restructuration, estimées à quelque 200 millions de francs.
«Ce montant concerne les indemnités de départ du plan social sur lequel la direction et la majorité des pilotes se sont mis d’accord cet été. Le coût total devrait être annoncé d’ici à la fin de l’année.
Annoncé en juin, le plan de restructuration prévoit la suppression de 3000 emplois sur 9000 et la réduction de la flotte de 34 appareils.
Plusieurs destinations du réseau intercontinental, européen et régional seront supprimées dès le mois d’octobre.
Ces difficultés constituent un échec cuisant pour la compagnie, née en mars 2002 des cendres de Swissair, disparue à la fin de 2001. Elle est actuellement en quête d’un allié susceptible de l’aider à sortir de l’ornière.
La rumeur parle de fusion avec la compagnie allemande Lufthansa ou d’une alliance avec British Airways, mais rien ne permet encore de confirmer l’un ou l’autre de ces scénarios.
swissinfo, Jacob Greber, Zurich
(Traduction: Isabelle Eichenberger)
– Swiss annonce une perte de 333 millions au 1er semestre contre 447 millions en 2002.
– Le chiffre d’affaires augmente de 16% à 2,098 milliards de francs, contre 1,807 en 2002.
– La compagnie est en train de réduire ses effectifs et sa flotte d’un tiers et ses destinations d’un quart.
– La restructuration devrait coûter 200 millions de francs.
– Les liquidités ont atteint 811 millions, contre 913 millions en mars dernier.
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