Swiss coupe entre 800 et 1000 emplois

Swiss réagit à la pression des compagnies à bas coûts. Keystone

La compagnie aérienne dévoile son plan de restructuration. A la clé, moins d'avions et des licenciements pour économiser 300 millions par an.

Elle justifie sa décision par la concurrence des compagnies «low cost» et l’érosion de ses revenus sur le marché européen.

Swiss va donc supprimer entre 800 à 1000 emplois dans les 18 prochains mois. Elle réduira également sa flotte régionale européenne d’au moins treize appareils. Objectif visé: des réductions de coûts nets de 300 millions de francs au total d’ici à 2007.

Les 13 avions supprimés sont des appareils régionaux de 50 à 100 places fabriqués par Embraer et Saab, précise le porte-parole de la compagnie, Jean-Claude Donzel.

La restructuration frappera les vols au départ de Bâle. Swiss souhaite être présente sur cette plate-forme par l’intermédiaire de ses partenaires en proposant des vols en partage de code.

Le «hub» de Zurich renforcé

Genève sera moins touché. «Les liaisons déficitaires seront analysées et confiées, le cas échéant, à des compagnies partenaires», indique Swiss. Qui assure que «le réseau actuel ne devrait pas s’en trouver modifié».

Zurich par contre verra son rôle de plaque tournante être renforcé. Swiss projette de multiplier les dessertes en partage de code à partir de la métropole alémanique. Elle veut aussi privilégier les avions de plus grande capacité, pour davantage de confort, à moindre coût.

Swiss annonce également la fermeture de sa filiale française Europe Continental Airways (ECA). Une petite compagnie qui emploie 42 personnes depuis l’aéroport de Bâle. La compagnie assure des vols au départ de Bâle à destination de Berlin, Hambourg (Allemagne) et Madrid.

Rapidité exigée

Les nouvelles compressions d’effectifs annoncées mardi interviendront d’ici la mi-2006. Selon Swiss, elles ont été rendues obligatoires en raison de l’érosion des revenus en Europe, de la conjoncture défavorable et de la pression des compagnies low-cost.

«Compte tenu des prévisions actuelles, Swiss ne sera pas en mesure d’afficher un résultat positif en 2005 si elle ne s’engage pas rapidement sur la voie annoncée», assure la compagnie dans un communiqué.

L’entreprise envisage d’autres économies dans le cadre des pourparlers avec les fournisseurs ainsi que grâce aux négociations portant sur les conventions collectives de travail (CCT). Négociations que Swiss entend entamer de suite.

Né sur les cendres de Swissair en 2002, le transporteur souhaite en effet augmenter la productivité dans les cockpits comme en cabine, au sol et à l’échellon de ses cadres.

Vision haut de gamme

Sur les 800 à 1000 supressions de postes prévues, «près d’un tiers» devrait l’être via des départs naturels. Swiss assure que «des solutions sont à l’étude» pour les employés touchés par les restructurations, en concertation avec les syndicats.

Fondamentalement, Swiss précise aussi vouloir préserver son identité. Celle d’une «compagnie en réseau opérant à partir du hub zurichois, desservant l’Europe et le monde entier». Et de préciser qu’elle continuera à se développer «dans une perspective haut de gamme».

Dans une première réaction officielle, le ministre suisse des finances Hans-Rudolf Merz qualifie les mesures annoncées mardi de «douloureuses» mais «justes».

Quant à la bourse suisse, elle salue cette nouvelle restructuration. A nouveau coté depuis mardi midi, le titre Swiss a d’entrée de jeu gagné plus de 7%.

swissinfo et les agences

En bref

– Au moment de sa naissance en avril 2002, Swiss disposait de 133 avions, dont 26 appareils long et moyen-courriers hérités de l’ex-Swissair. La nouvelle compagnie démarrait avec des effectifs d’environ 12’000 personnes occupant 10’500 postes à plein temps.

– Au fil de plusieurs restructurations, la compagnie a coupé dans son outil de travail. Et en novembre dernier, elle annonçait pour la première fois depuis sa création des résultats positifs au 3e trimestre 2004.