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Swiss renonce à créer sa filiale Swiss Express

L’accord passé avec les ex-Crossair signe la fin du projet de filiale Swiss Express. L’objectif de baisse des coûts pour le trafic régional demeure.

Les sources de financement des plans sociaux sont également l’objet d’incertitudes.

C’était une des exigences des ex-pilotes de Crossair et de leur syndicat Swiss Pilots, qui ne voulaient en aucun cas de la filiale Swiss Express. Ils craignaient que la création de cette nouvelle entité ne permette à Swiss de les licencier en grand nombre.

Swiss Pilots a obtenu gain de cause: l’accord passé dans la nuit de mardi à mercredi prévoit l’abandon de Swiss Express en tant que filiale autonome inscrite au Registre du commerce.

«Ce qui ne veut pas dire que la marque Swiss Express n’existera pas, précise le porte-parole Jean-Claude Donzel. Swiss Sun, la marque charter de Swiss, vole sans être une entreprise au sens juridique.»

Négociations avec les fournisseurs

Annoncée début mai, la filiale devait opérer dès novembre les vols régionaux de Swiss sous une forme «light», avec son propre management, son marketing, ses hôtesses.

Swiss assurait dans le même temps que la nouvelle compagnie ne serait pas une compagnie «à bas prix». L’objectif était de faire baisser les coûts de 20%.

«Beaucoup de choses se sont passées depuis, explique Jean-Claude Donzel, dans nos discussions avec nos fournisseurs. Avec Swiss Express, nous voulions aussi faire pression sur les tarifs.

Un nom de travail

Désormais, nous devons de toute façon demander des réductions. Et nous ne pouvons pas décemment exiger 20 ou 30% de réduction pour Swiss et, trois mois plus tard, une nouvelle baisse pour Swiss Express.»

Le projet de baisse des coûts du trafic régional est donc maintenu, mais l’objectif de 20% n’est plus actuel.

«Nous ne citons pas de chiffres», dit le porte-parole. Quant au nom Swiss Express, «c’est un nom de travail qui pourrait encore évoluer».

Entre 50 et 140’000 francs

Les dédommagements accordés aux pilotes coûteront entre 50 et 70 millions de francs à la compagnie. Les capitaines recevront 140’000 francs et les copilotes 85’000 francs.

Une vingtaine de pilotes étrangers dont le permis de séjour n’est pas prolongé reçoivent 50’000 francs.

«C’est une grosse dépense, mais dans tous les cas moins grande que si nous n’avions pas trouvé d’accord. De plus, elle sera effectuée cette année, tandis que d’autres solutions auraient aussi été reportées l’année prochaine», précise Jean-Claude Donzel.

Swiss Pilots espère que les pilotes diront eux-mêmes s’ils veulent rester ou non. «S’il faut opérer des choix, ce sont les critères de séniorité qui s’appliqueront», explique le porte-parole du syndicat Martin Gutknecht.

Réactions négatives

La base du syndicat doit encore accepter l’accord en 18 points signé avec la compagnie. «Les premières réactions étaient négatives, mais c’est parce que les gens n’avaient pas encore lu le contenu», affirme Martin Gutknecht.

Grâce à l’accord en 18 points accepté par Swiss Pilots, plus aucun ex-pilote de Swissair ne sera licencié.

Leur syndicat, Aeropers, a en revanche accepté des baisses généralisées de temps de travail à 85%, avec baisse de salaire correspondante, de même qu’un effort plus soutenu encore chez les jeunes, qui auraient été touchés par les licenciements.

Les autres plans sociaux des autres catégories de personnel (3000 personnes au total seront licenciées à fin octobre, 6300 postes resteront) sont encore en discussion.

Investisseurs rassurés?

Au total, André Dosé avait annoncé que les plans sociaux et la restructuration de la compagnie coûteraient entre 150 et 200 millions de francs à la compagnie. Avec le montant accordé aux pilotes, «on sera peut-être plus proche de 200 millions», dit Jean-Claude Donzel.

Ce montant devra être couvert par la ligne de crédit de 500 millions que la compagnie recherche toujours. Selon le porte-parole, «l’accord a fait disparaître une épée de Damoclès. Nous avons fait un grand pas pour retrouver la confiance des investisseurs».

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich

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