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Swisscom reste confiant face au futur

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Le directeur de la société de télécommunications estime qu’elle occupera toujours une position de leader dans dix ans. Mais difficile de dire dans quel secteur.

Dans l’interview accordée à swissinfo, Jens Alder explique comment Swisscom prévoit de développer le marché de la TV numérique sur lequel elle vient de se lancer.

Si Jens Alder ne juge pas nécessaire, dans l’immédiat, que Swisscom s’étende à l’étranger, une telle option pourrait devenir utile à long terme pour consolider l’entreprise. D’ailleurs, les résultats 2004, publiés jeudi, révèlent une stagnation du chiffre d’affaires.

Le patron de Swisscom souligne aussi que l’entreprise – qui s’intéresse au rachat de l’opérateur tchèque Cesky Telecom – a tiré les leçons de ses précédentes expériences d’expansion à l’étranger, et tout particulièrement du résultat peu concluant du rachat – très coûteux – de l’Allemand Debitel.

swissinfo: Jusqu’ici, vos tentatives d’expansion à l’étranger ne se sont pas révélées très fructueuses. En quoi le rachat de Cesky Telecom pourrait-il s’avérer plus intéressant?

Jens Alder: C’est la première fois que nous rachetons une société qui offre ce type de services et dans un domaine que nous connaissons parfaitement. Debitel se situait dans un contexte totalement différent.

Ensuite, un investissement au sein de l’Union européenne est beaucoup plus stable et prévisible qu’en Malaisie ou en Inde, par exemple.

Enfin, nous avons tiré les leçons du passé. Nous avons appris que ce n’était pas une nécessité stratégique pour assurer notre survie en Suisse. Ainsi, si les enchères devaient dépasser ce que nous considérons comme un prix raisonnable, nous renoncerons tout simplement.

swissinfo: Sur le marché intérieur, vous venez de vous lancer dans la télévision par câble. Pourquoi pas directement via l’ADSL?

Il s’agit d’un choix stratégique, parce que notre objectif à long terme est évidemment de remplacer le câble sur le dernier kilomètre et de ne garder que notre réseau, y compris les services liés à la télévision.

Etant donné que cela va prendre des années pour que nous obtenions un nombre conséquent de foyers connectés avec notre propre infrastructure physique, nous avons décidé de nous lancer dans un premier temps avec le câble pour faire découvrir au consommateur une manière différente de regarder la télévision.

C’est un choix tactique et innovateur.

swissinfo: Quel est actuellement le plus grand risque pour votre entreprise?

J.A.: La régulation. La régulation est incertaine. Je constate, par exemple, dans les actuelles discussions entourant le dernier kilomètre, que la motivation est politique et non pas économique.

Dès que vous entrez dans le jeu politique, les choses deviennent incertaines, ce qui constitue un facteur de risque.

swissinfo: Concernant l’avenir, vous prévoyez une nouvelle légère baisse du profit opérationnel pour 2005. Ne sommes-nous pas en face d’une lente mais constante érosion de votre compétitivité?

J.A.: Je dirais que l’an dernier, la marge opérationnelle était peut-être exceptionnellement bonne. C’est pourquoi je qualifierais l’exercice 2004 de succès pour Swisscom.

Le réseau fixe de Swisscom est allé à contre-courant de la tendance observée dans la branche en parvenant à maintenir ses revenus et en étant même capable d’augmenter son résultat brut d’exploitation (bénéfice avant impôt et amortissement).

Ainsi, concernant l’avenir dans la téléphonie fixe, je dirais que notre ambition devrait être de maintenir notre marge opérationnelle stable.

swissinfo: Comment voyez-vous le développement de Swisscom au cours des dix prochaines années?

J.A.: Le monde sera complètement différent dans dix ans. Mais, au vu de ce que nous sommes capables de faire actuellement, je pense que nous avons des raisons de penser que, dans dix ans, nous serons encore une entreprise forte, couronnée de succès et très compétitive.

Par contre, je ne sais pas du tout ce que nous ferons exactement et comment nous gagnerons notre argent…

Interview swissinfo: Chris Lewis, Zurich
(Traduction de l’anglais: Alexandra Richard et Olivier Pauchard)

Bénéfice net 2004: 1,6 milliard (+1,6%)
Chiffre d’affaires: 10,1 milliards (+0,3%)
Postes à temps complet: 15’477 (-3,7%)
Accès ADSL: 802’000 (+64,7%)
Abonnés mobile: 3,9 millions (+3%)

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