Swisscom taille à nouveau dans ses effectifs
Confronté à une baisse de sa rentabilité, l’opérateur de télécommunications va supprimer encore 390 emplois l'an prochain.
Ces mesures toucheront principalement les collaborateurs du réseau fixe et les cantons de Zurich et de Berne.
Sur les neuf premiers mois de l’année, Swisscom enregistre un recul de 17,2% de son bénéfice net. Comparé à celui de la période janvier-septembre 2003, celui-ci tombe à 1,138 milliard de francs suisses. Et ceci malgré une légère hausse (0,7%) du chiffre d’affaires, à 7,525 milliards.
«Pour assurer sa compétitivité et sa pérennité, Swisscom doit réagir face à la pression croissante sur ses coûts», explique mercredi Jens Alder, patron du géant bleu.
En plus de la concurrence acharnée dans le secteur des télécoms, Swisscom se sent victime des interventions de l’autorité de régulation dirigées contre l’ex-monopole. Jens Alder cite notamment à cet égard la libéralisation du ‘dernier kilomètre’.
Pour le patron de Swisscom, les nouvelles technologies, comme le téléphone par Internet, justifient également ces nouvelles mesures d’économie.
Syndicat «indigné»
Le Syndicat de la Communication réagit par un communiqué où il se dit «indigné».
Selon lui, il est «inadmissible» que l’opérateur fasse passer les intérêts des actionnaires avant ceux du personnel. Quant aux mesures susceptibles de sauver les emplois, elles sont jugées «insuffisantes».
Dans le détail, Swisscom Fixnet (téléphonie fixe) perdra 240 postes et Swisscom Solutions (clients commerciaux) 150 postes. Ce qui signifie une réduction globale de 2,5% des effectifs pour 2005.
Au 30 septembre 2004, l’opérateur historique employait encore 15’644 collaborateurs, soit 570 de moins qu’une année auparavant.
Et ce n’est pas fini
Ces suppressions d’emplois toucheront principalement les cantons de Zurich et de Berne, qui perdront chacun 110 postes de travail. A Berne, le géant bleu est toujours le plus gros employeur du canton, avec 5930 employés.
Swisscom affirme prendre au sérieux ses responsabilités vis-à- vis de ses collaborateurs, ayant notamment investi près de 3 milliards de francs dans les plans sociaux depuis 1998.
Mais Jens Alder a déjà averti que ces dégraissages ne seraient probablement pas les derniers.
Pour mémoire, en 2003, l’opérateur avait déjà réduit ses effectifs de 6,2%, soit de 1.263 emplois.
3 milliards en caisse
Cette baisse du bénéfice net traduit surtout des pertes dues à des différences de change, à hauteur de 238 millions de franc, provenant de la vente en juin de l’ex-filiale allemande Debitel, explique Swisscom.
Reste que le géant bleu regorge de liquidités. Et celles-ci ont encore augmenté de 70,5% par rapport à ce qu’elles étaient il y a une année. Swisscom a aujourd’hui 2,573 milliards de francs en caisse et Jens Alder, prévoit que ce montant sera de 3 milliards à la fin de l’année, sans pour autant qu’une grosse acquisition ne soit envisagée.
swissinfo et les agences
– Sur les neuf premiers mois de l’année, Swisscom réalise un chiffre d’affaires de 7,525 milliards de francs et un bénéfice de 1,138 milliard, en baisse de 17,2%.
– Satisfait de cette performance, Jens Alder, patron du géant bleu, annonce parallèlement la suppression de 390 postes de travail, afin d’«assurer la compétitivité».
– Swisscom dispose aujourd’hui de réserves à hauteur de 2,573 milliards de francs, une somme qui devrait passer à 3 milliards d’ici à la fin de l’année.
– Le Syndicat de la communication se dit «indigné» de voit l’opérateur faire passer les intérêts de ses actionnaires avant ceux de son personnel.
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