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Telecom en perte de vitesse à Genève

Derniers préparatifs à Palexpo à Genève. Keystone

La plus importante exposition mondiale des professionnels des télécommunications, s’ouvre samedi à Genève dans une version redimensionnée.

Après la crise du secteur, le nombre d’exposants et de visiteurs est en baisse pour une édition qui rimera avec le sans fil.

Cette année, la grand-messe genevoise quadriennale consacrée au secteur des télécommunications conserve encore quelques stigmates de la bulle spéculative technologique qui a plongé l’économie mondiale dans l’atonie depuis 1999.

Ainsi, pour cet important Salon mondial des télécommunications qui se tient du 11 au 18 octobre à Palexpo, les organisateurs ne tablent que sur environ 750 exposants au lieu de 1150 il y a quatre ans et 115 000 visiteurs, contre près de 200 000 en 1999.

Les budgets des sociétés ont aussi été revus à la baisse. Quant aux stands, fini le gigantisme de 1999, leur surface a été réduite à 500 mètres carrés.

IBM, le retour

Les grands acteurs du secteur, fabricants ou opérateurs, doivent dévoiler leurs produits et leurs services.

Mais on relève des absents de marque comme Nokia (qui n’envoie aucun représentant), Sony-Ericsson (présent seulement dans le petit stand de Sony), Alcatel, France Télécom, Oracle, Telefonica, Philips ou encore Siemens.

Mais les grands acteurs nippons comme Nec, NTT Group, Panasonic, Sharp ou Sony sont de la partie. La plupart des sociétés américaines de premier plan font également le déplacement.

Ainsi, Intel côtoiera Microsoft, Motorola ou Sun Microsystems. Et puis cette édition 2003 marque le grand retour d’IBM. De leur côté la Chine et la Corée du Sud montrent aussi leur force technologique avec un pavillon imposant.

Du beau monde

La manifestation devrait cependant attirer du beau monde sur les bords du Léman. Outre le président de la Confédération Pascal Couchepin, qui s’exprimera samedi, divers ministres étrangers des télécommunications et de la communication sont attendus dans la Cité de Calvin.

D’autre part, l’Union internationale des télécommunications (UIT), agence de l’ONU organisatrice de la manifestation, confirme la présence de Bill Gates, patron de Microsoft, Carly Fiorina, PDG de HP, John Chambers, patron de Cisco ou encore de Keiji Tachikawa, président de la direction de NTT.

Ces rendez-vous entre «grands décideurs» du secteur débouchent donc sur des négociations en coulisse. Jens Alder, patron de Swisscom, le concède: «Certaines tractations sont menées dans le cadre de l’exposition», reconnaît le Directeur exécutif (CEO) du géant bleu.

Le «sans fil» en point de mire

En surface visible toutefois, ce Salon mondial des télécommunications sacralise la technologie sans fil, à savoir le «wireless», selon le langage fortement anglicisé du secteur. La convergence entre télécommunications et informatique occupe également le devant de la scène.

Objectif: une connexion au réseau interne des sociétés et à Internet pour obtenir des informations où que soient les employés «nomades» et à n’importe quel moment.

Les ordinateurs portables ainsi que la téléphonie mobile et les assistants personnels doivent ouvrir cet accès grâce à des réseaux sans fil.

UMTS toujours dans la course

Ce monde sans fil se décline par différentes technologies. D’abord Bluetooth, qui favorise le transfert de données entre les différents appareils qui composent une place de travail (PC, agenda électronique, téléphone portable). Mais ce système n’équipe que peu d’appareils pour l’heure.

Deuxièmement, la norme «Public Wireless Lan» (PWLAN), qui, grâce à des points d’accès dans les gares, aéroports, hôtels et autres lieux publics (appelés hotpots), permet d’accéder sans fil à la Toile au moyen de son ordinateur portable. Cette technologie permet de remplacer les câbles par des ondes radio.

Enfin, la technologie de l’UMTS, la téléphonie mobile de 3e génération. Là aussi, ce standard doit offrir aux utilisateurs une connexion à haut débit à Internet pour les usagers de téléphones portables. Ce qui reste pour l’instant un vœu pieux.

L’adjudication des licences UMTS en Europe avait atteint des sommets en 2000-2001, avec des dizaines de milliards d’investissements. Une frénésie qui avait ensuite précipité la crise du secteur et la disparition de certains opérateurs.

Aujourd’hui, certains spécialistes murmurent que la téléphonie mobile de la 3e génération (3G) ne sera réellement accessible qu’autour de 2006 ou 2007.

La fin de la crise?

Mais l’UIT affirme que l’industrie est sortie de sa période de convalescence. En 2002, le secteur a compté 200 millions nouveaux utilisateurs de téléphones portables et 76 millions nouveaux clients sur le réseau fixe.

Les taux de croissance ne ressemblent toutefois pas à ceux des années «dorées» de 1995 à 2000. L’UIT espère que l’exposition contribuera à relancer la machine.

Menace sur Genève



Du côté suisse et des opérateurs, seul Swisscom a son stand. Orange se rabat sur celui de sa maison-mère française. Quant à Sunrise, il a renoncé, sur la décision de la maison-mère danoise.

La présence helvétique est aussi marquée par un pavillon suisse, par l’activisme de l’Osec Business Network Switzerland et par différents stands de sociétés.

Pourtant un danger plane sur la Suisse. Différentes villes menacent de ravir à la Cité de Calvin la prochaine exposition mondiale des télécommunications en 2006, une manifestation qui n’a pourtant jamais échappé à Genève depuis sa création en 1971.

D’autres villes ont fait acte de candidature, comme Milan, Barcelone, Hong Kong, Alger et Istanbul. La décision tombera au début 2004.

swissinfo et les agences

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