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Trois scénarios qui coûteront cher socialement

Le patron de Swissair Group Mario Corti, le chef de la task force Peter Siegenthaler et le président de Crossair André Dosé (de g. à d.) Keystone

La task force de la Confédération a proposé dimanche trois scénarios concernant la création d'une nouvelle compagnie aérienne. Le coût social est lourd dans les trois cas de figure, puisqu'ils prévoient entre 9400 et 27 000 suppressions d'emplois.

Le scénario A proposé par la task force correspond au plan «Phoenix» des banques. Crossair, qui est déjà propriétaire de 82 avions, reprendrait 26 long-courriers et 26 court-courriers de Swissair. Les besoins en capital sont estimés à 2,2 milliards de francs dans ce cas, auxquels il faut ajouter un milliard supplémentaire pour assurer, à titre provisoire, l’exploitation de la flotte des long-courriers durant l’horaire d’hiver.

Il faudrait encore y ajouter les coûts engendrés par les réductions de personnel, qui se monteraient à 650 millions. Ainsi, la variante «Phoenix» de l’UBS et du Credit Suisse nécessitera environ quatre milliards de francs au total.

Selon le scénario B, la compagnie bâloise reprendrait 15 long-courriers seulement et 26 court-courriers. Ce cas de figure nécessiterait 1,6 milliard de francs, plus 1,25 milliard pour les coûts de réduction de personnel.

Enfin, le scénario C envisage qu’aucun vol de Swissair ne soit repris par Crossair. Ce scénario coûterait 2,7 milliards de francs uniquement pour les mesures sociales. De plus, il ne serait plus réaliste de considérer l’aéroport de Zurich comme un «hub» international. Des effets négatifs se feraient également sentir pour les aéroports de Bâle-Mulhouse et de Genève-Cointrin.

De 9400 à 27 000 suppressions d’emplois

La facture sociale est importante pour le personnel dans les trois scénarios. Dans le premier cas de figure, 9400 personnes – soit 14% du personnel de Swissair – seraient licenciées, dont 4100 uniquement en Suisse.

Pour le scénario B, 14 500 emplois passeraient à la trappe, dont 6800 en Suisse. Enfin, le pire scénario (C), envisage la suppression de 27 000 emplois, dont 14 500 en Suisse.

De manière générale, la task force de la Confédération considère que la mise en place d’une nouvelle compagnie aérienne n’est possible que sur la base de Crossair. Cette dernière se dit confiante dans la rentabilité future de la compagnie, étant donné que les activités principales de la nouvelle société peuvent être considérées comme rentables.

Problèmes de liquidités dans les filiales

Par ailleurs, le groupe de travail est arrivé à la conclusion que les liquidités étaient suffisantes pour garantir les activités aériennes de Swissair jusqu’au 28 octobre.

Par contre, les liquidités manquent chez certaines filiales, notamment SR Technics, Swisscargo, Cargologic, Atraxis, GateGourmet, Swissport et Avireal. Ces manques pourront toutefois être compensés par le montant versé par les banques suite au rachat des actions Crossair.

Néanmoins, la mise à disposition du crédit relais de 250 millions de francs est actuellement «urgente», selon la task force. Par ailleurs, d’autres mesures doivent être envisagées afin de garantir les infrastructures les plus importantes de l’aéroport de Zurich.

swissinfo avec les agences

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