Une révolution pour le marché
La plus grande révolution que pourrait causer l’émergence de la VoIP vise directement les acteurs du marché des télécommunications.
A terme, ce système devrait modifier fondamentalement le modèle économique de la téléphonie et donc des opérateurs. La voix via IP permet d’envisager de nouveaux scénarii.
Au Japon, NTTDoCoMo compte déjà plusieurs millions d’abonnés VoIP. Des clients qui payent un abonnement «tout compris» pour l’équivalant d’environ 55 francs suisses par mois, avec accès permanent à Internet à haut débit et sans limites pour toutes les conversations voix.
En clair, la facture mensuelle de télécommunications devient un frais fixe, quel que soit le trafic voix et données.
Baisse des revenus des opérateurs
Une stratégie qui va obliger les opérateurs à raisonner en termes de nombre de clients abonnés et non plus en fonction de la durée et de la distance des appels effectués par un utilisateur. Une situation qui à terme va redistribuer les cartes du secteur.
Inquiets pour leur part de marché, les opérateurs traditionnels se sont lancés dans l’arène.
Telecom Italia est à la pointe pour les solutions voix sur protocole Internet. Tout le trafic international de l’opérateur transite sur un réseau IP. En Suisse, Swisscom a équipé plusieurs sociétés dans le pays, ainsi que le CICR à Genève.
Pourtant la VoIP cannibalise les revenus des opérateurs issus du trafic voix. Mais c’est un choix obligatoire, pour éviter de perdre des clients qui opteraient pour cette solution.
Le mobile aussi concerné
La VoIP menace aussi les juteux revenus que tirent les opérateurs de la téléphonie mobile.
«Poussée par la multiplication des réseaux sans fil, la voix sur IP va rapidement faire son entrée dans le monde des télécommunications mobiles», prévoit Carsten Schloter, patron de Swisscom Mobile.
Le géant bleu estime que d’ici 2 à 3 ans, plus de 60% des communications fixes et mobiles vont migrer sur un protocole Internet, ce qui engendrera une baisse drastique des revenus des opérateurs.
«Face à cette convergence totale entre les réseaux fixe et mobile nous devrons offrir d’autres types de services, par exemple au niveau de la sécurité et des contenus, pour maintenir nos revenus», précise Carsten Schloter.
swissinfo, Luigino Canal
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