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«Une révolution pour un avenir rayonnant»

Barbara Rigassi a notamment été conseillère personnelle du patron d'UBS Marcel Ospel. Keystone Archive

Poursuivant sa mue, Soliswiss a une nouvelle présidente depuis la mi-août. Barbara Rigassi-Schneeberger répond aux questions de swissinfo.

En marge du Congrès des Suisses de l’étranger, l’assemblée générale a entériné les statuts révisés de la société coopérative.

Coopérative privée permettant aux Suisses de l’étranger de mener une vie plus sûre sur le plan financier, Soliswiss fonctionne comme une assurance, tout en leur proposant aussi des solutions d’épargne.

Sur injonction de la Commission fédérale des banques, elle vient d’ailleurs de se doter d’une filiale (Soliswiss AG) axée sur la gestion de patrimoine. D’où la révision des statuts, avalisée en marge du 84e Congrès des Suisses de l’étranger.

Une nouvelle ère s’ouvre donc pour Soliswiss, d’autant qu’après 12 ans, Ulrich Pfister abandonne la présidence à une femme dans la quarantaine au CV très fourni.

Actuellement directrice adjointe chez BHP AG à Zurich, Barbara Rigassi fut collaboratrice personnelle du ministre Jean-Pascal Delamuraz et membre de la direction du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).

swissinfo: Fondamentalement, à quoi sert Soliswiss?

Barbara Rigassi: Pour notre organisation, la notion importante est celle de solidarité. Les Suisses de l’étranger ont décidé – et sont persuadés – que l’entraide mutuelle et la responsabilité individuelle sont essentielles pour se prévenir contre les aléas de l’avenir. Et pour se couvrir surtout contre le risque de perdre ses bases existentielles (en cas de troubles politique notamment, ndlr).

La caractéristique la plus marquante de Soliswiss est son indépendance. L’objectif est de s’aider mutuellement face au risque et en cas de dommages. Et cela, sans recourir à l’Etat pour se couvrir.

swissinfo: Quel est le rôle de la Confédération à cet égard?

B.R.: Pour ce qui concerne le risque de perte des moyens de subsistance, nous disposons d’une sorte de réassurance de la Confédération. Dans le pire des cas, elle peut couvrir nos pertes.

Mais je dois dire que cette couverture n’a jamais été actionnée jusqu’ici. C’est donc en dernier recours seulement que la Confédération interviendrait.

swissinfo: Soliswiss est à un tournant de son existence. On parle de réforme, voire de révolution. Qu’en est-il?

B.R.: Il s’agit d’une révolution destinée à se préparer à un futur rayonnant! Soliswiss – une organisation de 48 ans – a en effet dû s’adapter à l’évolution de la régulation et des exigences légales.

Mais sa vocation reste la même: offrir aux Suisses qui partent à l’étranger un service d’assurances dans les domaines financiers. Un système d’assurance, mais aussi la possibilité de constituer leur épargne en Suisse.

swissinfo: Mais pour vos sociétaires, quel est l’impact réel de cette «révolution»?

B.R.: En zones de crise, au Liban ou en Irak par exemple, certains de nos sociétaires ont tout perdu. Ils peuvent donc recourir à Soliswiss pour reconstruire leur existence.

Dans le domaine de l’assurance contre la perte des moyens de subsistance, cette réforme nous permet de disposer d’une structure plus efficace pour servir nos sociétaires.

En revanche, pour les autres types de produits, nous leur offrons de nouvelles possibilités de profiter des développements sur les marchés financiers.

Nous avons créé un produit en collaboration avec la banque privée Wegelin et Cie à St. Gall afin d’offrir à nos sociétaires les mêmes avantages que ceux dont la société profite directement en termes de placements. Ce qui n’était pas possible avant.

swissinfo: Au Liban, Soliswiss compte seulement deux sociétaires parmi les 838 Suisses immatriculés sur place. N’est-ce pas surprenant?

B.R.: J’ai moi-même été un peu étonnée de la perception qu’ont de cette région les Suisses partis sur place. Dans le sud de l’Afrique par exemple, le pourcentage de sociétaires au sein de la communauté suisse atteint 4%. La perception des risques au Liban était différente. Mais les choses risquent de changer.

Il est clair que nous devons faire des efforts pour nous faire mieux connaître de la communauté des gens qui vont partir à l’étranger.

Je pense par exemple aux petites et moyennes sociétés actives au niveau international. Certains cadres partent pour 3 ou 4 ans, reviennent, puis repartent.

Soliswiss doit offrir beaucoup plus de services à ces entreprises et leurs cadres. Nous allons travailler dans ce sens. Il y a là un créneau très intéressant, nous sentons un vrai marché.

swissinfo: Comme nouvelle présidente de Soliswiss, quelle est votre ambition?

B.R.: J’aimerais qu’à l’avenir, Soliswiss soit apte à offrir à encore plus de sociétaires des services uniques sur le marché suisse.

L’an passé, le nombre de sociétaires a augmenté. Mais il est vrai que nous avons enregistré une érosion les années précédentes. Une érosion due aussi, comme ailleurs dans la société, au vieillissement de nos sociétaires.

Nous sommes donc appelés à en retrouver de nouveaux. Des gens plus jeunes, au moment où ils partent à l’étranger. A cet égard, nous avons du travail devant nous.

Interview swissinfo: Pierre-François Besson

A fin 2005, 634’216 Suisses étaient enregistrés à l’étranger.
En un an, leur nombre a augmenté de 11’159 personnes.
395’397 Suisses de l’étranger vivent en Europe.
18’017 en Afrique.
163’122 en Amérique.
30’451 en Asie.
27’229 en Océanie.

– Initiée en 1958, Soliswiss est constituée en deux unités. La société coopérative Fonds de solidarité des Suisses de l’étranger proprement dite leur offre une entraide financière en cas de perte des moyens de subsistance.

– Nouvelle filiale créée cette année, Soliswiss AG est une société de gestion de patrimoine indépendante. Elle propose des fonds de placement, des assurances vie et maladie internationales.

– Le Fonds de solidarité des Suisses de l’étranger compte aujourd’hui quelque 6000 sociétaires établis ou se préparant à résider hors de Suisse.

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