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Voyage d’affaires pour Joseph Deiss à Tripoli

Depuis deux ans, les chefs d'Etats occidentaux et les investisseurs se suivent à Tripoli. Keystone

Joseph Deiss s'envole vendredi pour Tripoli. Et devient ainsi le premier ministre suisse à se rendre en visite officielle en Libye.

Avec des représentants du gouvernement libyen, le ministre de l’économie va tenter de dynamiser les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays.

Après Tony Blair, Gerhard Schröder ou Jacques Chirac, c’est donc jospeh Deiss qui se rend à Tripoli.

A la tête d’une petite délégation, le ministre suisse de l’économie doit y rencontrer son homologue libyen Abd al-Qadir Bilkhair ainsi que d’autres ministres du gouvernement libyen.

La Libye est le second plus grand partenaire commercial de la Suisse sur le continent africain après l’Afrique du Sud.

Jörg Reding, haut fonctionnaire du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) qui a mené l’an dernier une mission commerciale exploratoire, se dit satisfait des derniers échanges commerciaux avec la Libye.

«Nous avons enregistré une augmentation de 55% de nos exportations vers la Libye l’an dernier, en particulier dans les domaines des machines, de la pharmaceutique et de l’agriculture, explique Jörg Reding à swissinfo. Et une nouvelle augmentation de 41% sur les six premiers mois de cette année.»

La balance commerciale

Si les exportations ont atteint 189,5 millions de francs en 2004, les importations en provenance de Libye se sont quant à elles montées à 790 millions de francs. Pour mémoire, le pétrole compose pratiquement le 100% des exportations libyennes vers la Suisse.

Pour Jörg Reding, il n’y a aucune raison de se soucier de la balance commerciale négative avec la Libye puisque le déséquilibre est le résultat d’approvisionnements élevés de pétrole.

Il reconnaît pourtant que cette situation est pour le moins inhabituelle dans des relations commerciales avec un pays dont le marché est émergeant.

Reste que la Libye est un associé particulièrement intéressant pour la Suisse en raison de la situation financière relativement saine de cet Etat d’Afrique du Nord. Son économie s’est développée considérablement au cours de ces dernières années et la tendance devrait se poursuivre dans un proche avenir.

«Nous pensons que nous pouvons proposer de bonnes opportunités d’investissements dans les secteurs des marchandises, de la technologie, de la santé et du tourisme», affirme encore Jörg Reding.

Une très bonne réputation

La Suisse espère également pouvoir profiter de son excellente réputation en Libye. «La région de Genève et son lac sont très populaires auprès des touristes libyens et beaucoup d’entre eux viennent en Suisse pour se faire soigner», ajoute le haut fonctionnaire du seco.

Jörg Reding, qui accompagne Joseph Deiss durant ce voyage, accueille également favorablement les réformes et le mouvement de libéralisation qui ont suivi la levée des sanctions des Nations Unies contre le régime de Mouhamar Khadafi en septembre 2003.

Mais il rappelle que les réformes prennent du temps et que la bureaucratie continue à jouer un rôle important.

La Libye n’est pas un membre de l’Organisation mondiale du commerce et il n’existe aucun accord commercial bilatéral avec la Suisse. Cependant, un accord de protection d’investissement entre les deux pays est entré en vigueur en mai de l’année dernière.

Les droits de l’homme

Pour conclure, Jörg Reding ne rejette pas la possibilité que la question des droits de l’homme soit soulevée durant cette visite à Tripoli. Mais l’accent sera clairement mis sur les sujets économiques.

Dans son rapport 2005, Human Right Watch reconnaît que la Libye a pris des mesures importantes en faveur des droits de l’homme. Mais de sérieux problèmes persistent au niveau des restrictions de la liberté d’expression et dans le domaine de la détention de prisonniers politiques.

swissinfo, Urs Geiser
(Traduction et adaptation de l’anglais: Mathias Froidevaux)

La Libye est le second plus grand partenaire commercial de la Suisse sur le continent africain et fournit plus de 40% des importations suisses de pétrole brut.
En 2004, les importations en provenance de Libye se sont montées à 790 millions de francs (+4,5%) et se composaient quasi exclusivement de pétrole.
Les exportations suisses vers la Libye – en particulier dans les domaines des machines, de la pharmaceutique et de l’agriculture – se sont montées à 189,5 millions de francs (+55%).

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