Les organisations humanitaires suisses collectent des fonds pour le Pakistan
Les inondations dévastatrices qui ravagent le Pakistan ont déjà coûté la vie à plus de 1100 personnes et massivement endommagé habitations et infrastructures. Les efforts s’accentuent pour aider les dizaines de millions de Pakistanaises et Pakistanais affectés. La population suisse se montre solidaire.
Le Premier ministre Shehbaz Sharif a déclaré qu’il s’agissait «des pires inondations de l’histoire du Pakistan» et estimé qu’au moins 10 milliards de dollars seraient nécessaires pour réparer les dégâts. «Je promets solennellement que chaque centime (d’aide internationale) sera dépensé de façon transparente. Chaque centime ira à ceux qui en ont besoin», a-t-il ajouté.
Les pluies de mousson diluviennes qui tombent depuis plusieurs semaines ont détruit ou gravement endommagé plus d’un million d’habitations et dévasté de larges pans de terres agricoles essentielles à l’économie. On estime qu’environ un tiers du pays est sous les eaux.
Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique. «Voir la dévastation sur le terrain est vraiment ahurissant», a déploré lundi la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, évoquant une «crise aux proportions inimaginables».
Des victimes isolées
Les autorités et les organisations humanitaires éprouvent des difficultés à accélérer l’acheminement de l’aide aux plus de 33 millions de personnes – un Pakistanais sur sept – touchées par les inondations, car les flots ont emporté nombre de routes et ponts, isolant totalement certaines régions. D’après le gouvernement, près de 3500 kilomètres de routes ont été détruits et environ 160 ponts se sont effondrés.
La Chaîne du Bonheur a ouvert un compteLien externe pour venir en aide aux victimes des inondations au Pakistan. Le bras humanitaire de la radio-télévision publique a lancé un appel aux donsLien externe.
Plusieurs organisations partenaires de la Chaîne du Bonheur, comme Caritas Suisse, l’EPER, l’Armée du Salut ou la Croix-Rouge, sont déjà actives sur le terrain. Les priorités sont la distribution d’eau potable et de médicaments et la mise à disposition d’abris provisoires.
Dans le sud et l’ouest, il n’existe presque plus d’endroit sec. Les personnes déplacées s’entassent sur de grandes routes ou des voies ferrées en hauteur pour échapper aux inondations. Elles errent le long des rares zones sèches pour chercher un abri, de la nourriture et de l’eau potable.
Dans les zones montagneuses septentrionales, les autorités tentent toujours d’atteindre des villages isolés, ce qui pourrait encore alourdir le bilan de 1136 morts depuis le début de la mousson en juin.
Appel à la communauté internationale
Ces inondations surviennent au moment où le Pakistan avait déjà sollicité l’aide internationale pour aider son économie en crise. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et appelé la communauté internationale à le soutenir.
Il a lancé mardi avec les Nations unies un appel urgent aux dons de 160 millions de dollars pour financer un plan d’urgence pour les six prochains mois, d’abord destiné à fournir des services de base (santé, nourriture, eau potable, abris) aux 5,2 millions de personnes les plus touchées.
Le Fonds monétaire international (FMI) a donné lundi son accord à la reprise d’un programme de soutien financier, négocié de longue date et essentiel pour le pays, et annoncé le déblocage d’une enveloppe de 1,1 milliard de dollars.
Le plan d’aide suisse
La Suisse a envoyé quatre experts et expertes du Corps suisse d’aide humanitaire au Pakistan. Ils et elles ont pour mission de soutenir l’aide humanitaire en collaboration avec l’ambassade suisse sur le terrain. L’équipe se trouve déjà sur place pour procéder aux premières clarifications.
En outre, le bureau d’aide d’urgence de l’ONU (OCHA) à Genève a présenté un plan d’aide qui prévoit entre autres une aide médicale. Il s’agit de soigner les blessures causées par les débris et les gravats emportés par les masses d’eau ou encore les chocs électriques dus aux câbles arrachés. Les malades chroniques et les femmes enceintes doivent également continuer à être soignés dans l’urgence.
Il faut aussi prévenir les maladies comme le choléra. De telles infections se propagent lorsque les eaux usées contaminées par des matières fécales ne sont pas éliminées correctement.
Près de 900 établissements de santé ont été détruits ou endommagés. Le Pakistan comptait déjà de nombreux enfants malnutris avant les inondations, a rapporté l’Unicef, l’organisation d’aide à l’enfance. Ils doivent désormais être particulièrement soutenus.
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La Chaîne du Bonheur célèbre 75 ans de solidarité suisse
Adapté et traduit de l’allemand par Emilie Ridard
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