Des roses contre la violence
Les Eglises ont vendu 100'000 roses samedi dans tout le pays. L’action vise à aider les victimes de la violence dans le monde.
Les organisateurs ont indiqué avoir récolté 500’000 francs. L’argent servira à des projets en Afrique du Sud, en Haïti, en Indonésie et au Soudan.
L’opération était organisée par l’Action de Carême (catholique) et Pain pour le prochain (protestant). Elle fait partie de la campagne œcuménique «La violence n’aura pas le dernier mot».
Elle a commencé lundi dernier par la remise d’un bouquet symbolique au ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey.
La rose symbolise le droit universel à l’intégrité psychique et physique. À l’approche de Pâques, elle est un signe de résistance contre le sentiment d’impuissance et le désespoir, ont expliqué les organisateurs.
Rupture de stock
Au moins trois mille bénévoles ont participé à l’opération. Parmi eux, de nombreux politiciens. Le président du Parti socialiste Hans-Jürg Fehr et l’ancien président du Parti démocrate-chrétien (PDC / centre droit) Philipp Stähelin étaient du nombre des personnalités qui ont abordé les passants la rose à la main.
La «Journée des roses» est un succès complet, a indiqué Patrick Frei-Gisi, porte-parole de l’Action de Carême. Les fleurs, vendues au prix de 5 francs et accompagnées d’une maxime contre la violence, se sont arrachées sur les marchés, devant les églises et dans les rues commerciales de quelque 300 villes et communes.
Au point que certains vendeurs improvisés se sont trouvés rapidement en rupture de stock. Le succès de l’opération a permis de récolter environ 500’000 francs.
Projets de prévention
Ce demi-million de francs ira à des projets de prévention, à l’image de ce groupe formé en Afrique du Sud pour sortir du cercle vicieux du chômage, de l’alcool et de la violence. Le village de Carice en Haïti bénéficiera également de la manne helvétique avec la mise sur pied d’un centre de réconciliation.
Les Eglises nationales appuient encore des expériences de réconciliation nationale menées au Guatemala ou dans les îles Moluques. Elles veulent en outre faire avancer l’idée d’une justice «réparatrice», qui reconnaisse les crimes contre les victimes, s’attaque à l’impunité et revendique des réparations.
Les Eglises rappellent que quelque cinq cents personnes perdent quotidiennement la vie dans des conflits armés. Elles sont encore plus nombreuses à périr à cause des formes cachées de la violence comme l’impossibilité d’accéder à la terre ou l’oppression en raison de leur sexe ou de leur religion.
swissinfo et les agences
– L’action de carême est un organisme d’entraide catholique. Il a été fondé en 1961 sur l’initiative des mouvements de jeunesse catholiques.
– Pain pour le prochain est le service des Eglises protestantes suisses pour le développement.
– Les deux organismes sont actifs toute l’année. Mais ils sont spécialement connus du grand public pour leurs actions menées durant la période précédant Pâques.
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