Des perspectives suisses en 10 langues

Le rôle des écoles de la Mission suisse

Dans son livre, Adolphe Linder, évoque le rôle joué par des Suisses au Mozambique par notamment des commerçants, des entrepreneurs, et agriculteurs suisses.

Les missionnaires ont joué un rôle important dans l’enseignement et la santé.

Outre l’évangélisation, l’une des principales tâches des missionnaires suisses était d’enseigner aux jeunes et aux personnes âgées à lire et à écrire leur propre langue. Ce travail se justifiait par une question pratique.

«Qui pense aux missions, pense aussi aux écoles. L’une des priorités du missionnaire, après être arrivé à destination, est de réunir enfants et adultes pour leur enseigner la parole de Dieu, la Bible. C’est pour cela qu’ils doivent apprendre à lire et à écrire», écrivait le Suisse Pierre Loze en 1922.

Conflit avec les autorités portugaises

En 1907, les autorités coloniales portugaises ont limité l’enseignement des langues locales aux trois premières années de l’école primaire. Ensuite, l’unique langue autorisée à l’école était le portugais. A partir de ce moment, le conflit entre les missionnaires et l’Etat portugais est devenu une constante.

En 1929, une goutte a fait déborder le vase. Une plainte a alors été déposée contre le Portugal auprès de la Société des Nations (SDN) à Genève, plainte selon laquelle le pays pratiquait une sorte d’esclavage avec ses lois de travail forcé.

La réaction des autorités portugaise a été immédiate. Une grande partie des écoles tenues par des étrangers ont été obligée de fermer, dont les cent écoles de la Mission suisse au Mozambique.

Pour faire contrepoids à un climat peu favorable à l’enseignement, la Mission suisse a créé la même année les «Ntlawa», des groupes de jeunes qui se réunissaient pour discuter ou lire. Cette initiative, ainsi que d’autres projets éducatifs des religieux suisses ont fini par influencer toute une génération de Mozambicains.

Le plus connu de ces jeunes était Eduardo Mondlane, le fondateur du FRELIMO (Front de libération du Mozambique) tué par une lettre piégée en 1969. Après avoir étudié dans les écoles des missionnaires suisses, il était devenu chef des «ntlawas» de Lourenço Marques en 1938. Et comme d’autres Mozambicains de son époque, il avait aussi reçu une aide financière de la Mission suisse pour faire une partie de ses études.

Aide médicale

Dès le début de ses actions en Afrique, la Mission suisse a été active dans le secteur de la santé. Son premier médecin fut Georges Liengme qui a inauguré en 1892 un poste de santé et d’évangélisation à Ngungunyane.

Ce médecin avait de bonnes relations avec les Mozambicains et les Portugais. Mais son travail a dû être interrompu en raison d’une guerre tribale. Les Portugais pensaient que les Suisses avaient fourni des armes aux révoltés et ont donc expulsé le Dr. Liengme. Ce dernier a alors ouvert un hôpital missionnaire au Transvaal.

Autre exemple du travail réalisé par la Mission suisse: la campagne de la Croix bleue lancée en 1917 par le missionnaire Georges de Tribolet. Son principal objectif était de combattre l’alcoolisme, un problème qui devenait de plus en plus grave en raison de la commercialisation croissante de vin et d’eau-de-vie par des commerçants étrangers.

Durant 110 ans, de 1887 à 1997, 17 médecins missionnaires, 44 infirmières et 11 infirmiers ont été envoyés au Mozambique. En 1960, la Mission suisse gérait deux grands hôpitaux, dont l’un dans la capitale. En 1967, une infirmière suisse, Marianne Gay, a également ouvert une école d’infirmerie à Chicuque, près de Inhambane.

swissinfo, Alexander Thoele
(Traduction du portugais: Olivier Pauchard)

– Parti de Zurich, le 20 novembre 1926, l’aviateur suisse Walter Mittelholzer arrive au Mozambique à bord d’un appareil nommé «Switzerland II».
– Le voyage s’est déroulé en 22 étapes. L’un des objectifs était de réaliser une liaison entre l’Europe et l’Afrique en se posant sur des pistes non préparées.
– Deux autres Suisses étaient du voyage: Hans Hartmann, le chef-mécanicien de la compagnie suisse Ad Astra (qui deviendra Swissair) et Albert Heim, un naturaliste de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
– Le Switzerland II a probablement été le premier avion à atterrir dans les trois cités côtières du Mozambique: Beira, Inhambane et Lourenço Marques.

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