Les pourparlers sont suspendus entre les intégristes d’Ecône et le Vatican

Les intégristes d'Ecône et le Vatican se tournent une nouvelle fois le dos. Keystone Archive

Les contacts entre les intégristes catholiques de la mouvance d'Ecône et le Vatican ont tourné court, moins d'un an après leur reprise. Selon la Fraternité Saint Pie X, Rome n'est pas encore prête à aller «au fond des choses».

Le dialogue, renoué en août 2000, a été rapidement suspendu en raison de différences d’approche des deux parties: «dès le début, nous voulions parler des problèmes doctrinaux, alors que Rome entendait aborder uniquement les problèmes pragmatiques», a déclaré le supérieur de la Fraternité, Bernard Fellay.

Aucune confirmation n’a pu être obtenue du côté catholique. Le Vatican avait pris l’initiative de renouer le contact au lendemain du pèlerinage du mouvement traditionaliste à Rome.

Rome entendait notamment mettre sur pied une «structure» juridique particulière, une «administration apostolique» placée sous l’autorité directe du pape, pour réintégrer le mouvement traditionaliste dans le giron de l’Eglise.

Pour Mgr Fellay, cette solution était «gentille», mais, «après trente ans de problèmes, nous voulions aller au fond des choses». Méfiante à l’égard des autorités romaines, la Fraternité avait ainsi posé deux conditions à toute négociation.

Elle exigeait qu’un prêtre puisse célébrer n’importe où dans le monde la messe en latin selon l’ancien rite de Pie V et que Rome lève l’excommunication prononcée à son égard en 1988, à la suite de l’ordination de quatre évêques traditionalistes par l’archevêque Marcel Lefebvre.

Mais le Vatican n’était toutefois pas prêt à accorder quoi que ce soit avant qu’Ecône n’ait réintégré le giron de l’Eglise. Une position regrettée par le supérieur de la Fraternité Saint Pie X.

swissinfo avec les agences