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Un concours pour débarrasser les lacs suisses de leurs munitions

obus dans un filet au bord d'un lac.
Dans les lacs suisses, les filets ne remontent pas que du poisson... Keystone / Urs Flüeler

L’Office fédéral de l’armement a lancé un concours d’idées sur la manière dont les milliers de tonnes de munitions de l’armée éliminées pourraient être récupérées dans les lacs. Il a été littéralement submergé de propositions.

Dans des dizaines de lacs suisses, un site contaminé sommeille au fond: au moins 26 lacs sont concernés, comme le montre une évaluation de la SRF basée sur une enquête historique du Département de la défense. C’est plus que le grand public n’en savait jusqu’à présent.

Les usines de munitions et l’armée ont coulé des milliers de tonnes de munitions depuis la Seconde Guerre mondiale. Des caisses entières de munitions ont été jetées par-dessus bord.

Pendant des décennies, il s’agissait d’une méthode courante d’élimination des munitions excédentaires ou défectueuses. En profondeur, sous l’eau, les obus ne feraient pas de dégâts, pensait-on alors.

De nombreux lacs ont également été utilisés comme champ de tir. Dans le lac de Neuchâtel, des avions de combat larguaient encore des munitions d’entraînement il y a trois ans. Les bombes se trouvent à quelques mètres seulement sous la surface de l’eau.

Le sujet traité dans l’émission Mise au point de la RTS du 13 octobre 2024:

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Presque aucun danger au fond du lac

Selon Jörg Mathieu, spécialiste des explosifs à l’Office fédéral de l’armement, les munitions présentes dans les lacs ne représentent pas un danger immédiat pour l’homme et l’environnement.

«Le potentiel de pollution est en fait très élevé», explique Jörg Mathieu. Mais le risque de libération de substances nocives est faible. En effet, les munitions sont comme encapsulées dans la vase du fond du lac.

«C’est pourquoi nous avons dit jusqu’à présent qu’il était préférable de laisser les munitions dans le lac», poursuit le spécialiste. En cas de récupération, de nombreux polluants pourraient être soulevés et endommager l’écosystème des lacs.

La Confédération a été submergée d’idées

Mais les experts veulent tout de même déterminer comment et si les munitions pourraient être récupérées. Jusqu’à présent, aucune solution technique n’a été trouvée.

En août, l’Office fédéral de l’armement a lancé un concours d’idées inhabituel pour la récupération des munitions et a offert un prix de 50’000 francs suisses.

«Depuis des années, le Parlement demande régulièrement à la Confédération de s’attaquer enfin au problème des milliers de tonnes de munitions dans les lacs et d’éliminer les sites contaminés.

Mais jusqu’à présent, les experts de la Confédération sont à chaque fois parvenus à la conclusion que la récupération des munitions serait plus nocive pour la population et l’environnement que si on laissait simplement les munitions au fond du lac.

L’Office fédéral de l’armement veut certes clarifier une nouvelle fois, par le biais de ce concours d’idées inhabituel, s’il n’existe pas des méthodes douces et innovantes pour récupérer les munitions.

Mais il est fort possible qu’après ce nouvel examen, on en arrive encore à la même conclusion: laisser reposer les munitions au fond du lac est la méthode la plus sûre.

Un sauvetage pourrait aussi et surtout échouer pour des raisons financières. Les experts de la Confédération estiment que les coûts s’élèveront à plusieurs milliards».

Ils ont été littéralement submergés d’idées, explique Jörg Mathieu. Un collaborateur a passé des journées entières à traiter des courriels contenant des propositions, y compris de la part du grand public.

Suggestions insolites

Des idées plutôt douteuses ont également été reçues. «Quelqu’un a proposé d’utiliser des dauphins et des otaries pour le sauvetage», révèle Jörg Mathieu. La date limite de soumission des idées est fixée à février 2025.

Les propositions les plus intéressantes seront ensuite examinées de manière approfondie. Les trois meilleures idées seront ensuite récompensées en avril de l’année prochaine.

Déversement de grenades dans un lac
Dans les années 1960, on déversait des caisses entières de grenades dans les lacs, comme ici dans celui de Thoune. VBS/DDPS

Il n’est toutefois pas prévu que les idées soient ensuite immédiatement mises en œuvre.

Les spécialistes devront encore déterminer de manière approfondie si le sauvetage n’endommagerait pas l’écosystème des lacs.

Texte traduit à l’aide de DeepL/op

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