Hong Kong: une « marche des cheveux gris » soutient les jeunes manifestants
(Keystone-ATS) Une « marche des cheveux gris » a rassemblé mercredi à Hong Kong des milliers de personnes désireuses de montrer la solidarité des plus âgés avec les jeunes manifestants. Ceux-ci sont mobilisés en masse depuis début juin contre le gouvernement pro-Pékin.
« Les enfants, vous n’êtes pas seuls », pouvait-on lire parmi les messages écrits par les manifestants sur des panneaux devant le Parlement. Un homme portait une pancarte assurant: « les jeunes, Papa est de sortie ».
De longues files de manifestants d’un âge certain serpentaient dans la ville par une chaleur tropicale, une image forte dans une culture où le respect pour les plus âgés reste essentiel. Pour Kitty Shek, une retraitée âgée de 55 ans, sa génération n’a pas suffisamment réagi contre l’érosion des libertés à Hong Kong depuis sa rétrocession par la Grande-Bretagne à la Chine en 1997.
Ne plus « rester silencieux »
« Les plus âgés ont compris que, jusqu’à présent, notre génération a tout simplement laissé le gouvernement faire tout ce qu’il voulait », a-t-elle confié. « Maintenant, les jeunes nous rappellent que nous ne devrions plus rester silencieux ».
Toutefois, beaucoup de Hongkongais d’âge mûr continuent de soutenir les autorités pro-Pékin. Fin juin, à la veille de l’anniversaire de la rétrocession, un rassemblement pro-police où la moyenne d’âge était nettement plus élevée que dans les manifestations anti-gouvernementales a réuni 165’000 personnes selon les organisateurs, 53’000 selon la police.
De nombreux manifestants pro-police, souvent munis de drapeaux chinois, avaient alors insulté et affronté physiquement des jeunes anti-gouvernementaux qui campaient à l’extérieur du Parlement.
Hong Kong est secoué depuis plus d’un mois par une gigantesque vague de contestation, partie du rejet d’un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine. La contestation s’est élargie à des exigences plus vastes concernant la préservation des acquis démocratiques et des libertés dont ce territoire semi-autonomie jouit, théoriquement jusqu’en 2047, aux termes de l’accord de rétrocession.