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Huawei fustigé en Chine pour ses références à Hong Kong et Taïwan

Huawei, ici le patron de Huawei Consumer Business Group, se retrouvait contre toute attente sous le feu des critiques dans son propre pays pour des références jugées suspectes à Hong Kong et Taïwan (archives). KEYSTONE/EPA EFE/ANDREU DALMAU sda-ats

(Keystone-ATS) Huawei, héros national en Chine depuis que le géant des télécoms est dans le viseur de Washington, se retrouvait mercredi contre toute attente sous le feu des critiques dans son propre pays pour des références jugées suspectes à Hong Kong et Taïwan.

Le numéro deux mondial des smartphones est le dernier en date des grandes entreprises mondiales à faire les frais de la vindicte pro-communiste en Chine, mais les attaques visaient jusqu’à présent des groupes étrangers, notamment cette semaine le sud-coréen Samsung, numéro un du secteur, ainsi que les marques de luxe Versace ou Givenchy.

En l’occurrence, des internautes reprochent au groupe de Shenzhen (sud) la façon dont Taïwan et Hong Kong sont présentés lorsque l’utilisateur d’un téléphone de sa série P sélectionne la zone horaire dans laquelle il se trouve.

Les habitants de Taïpei, la capitale taïwanaise, doivent ainsi cliquer sur le terme « Taïpei, Taïwan » dans le menu déroulant – une hérésie aux yeux des partisans du Parti communiste chinois (PCC) qui revendique sa souveraineté sur l’île, séparée politiquement depuis 1949.

Subtilité: lorsqu’il est écrit en caractères simplifiés, l’écriture utilisée en Chine continentale mais pas à Taïwan, le nom de Taïpei apparaît bel et bien suivi de la mention « Chine », comme l’exige le PCC.

La même différence apparaît en ce qui concerne Hong Kong, suivi du terme « Chine » uniquement lorsque le nom du territoire autonome est écrit en caractères simplifiés (l’ex-colonie britannique utilise comme Taïwan l’écriture traditionnelle).

« Huawei a transformé Taïwan en un pays, c’est inacceptable », tempête un internaute sur le réseau social Weibo. « Pourquoi les entreprises chinoises ne peuvent-elles pas respecter les lois du pays? », grince un autre.

Messages retirés

Un autre déplore ce comportement de la part d’une entreprise « écrasée d’amour » en Chine depuis qu’elle subit les foudres de l’administration Trump qui la soupçonne d’espionnage potentiel au profit de Pékin.

Interrogée par l’AFP, l’entreprise a indiqué qu’elle se penchait sur la question.

Deux autres fabricants chinois de téléphones portables, Xiaomi et Oppo, sont aussi dans le viseur pour des messages célébrant… en 2014 la fête nationale à Taïwan, messages qui ont depuis été retirés.

Malgré ces accrocs à la ligne du PCC, certains internautes appellent à modérer les critiques à l’encontre des champions nationaux.

« Lorsqu’une étourderie est commise par une entreprise chinoise, elle sera obligée de se conformer à la loi. Réservez votre haine aux concurrents étrangers », suggère un commentateur.

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