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Huit soldats israéliens tués dans les combats contre le Hezbollah

Keystone-SDA

(Keystone-ATS) Des combats ont opposé mercredi les troupes israéliennes au Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé la mort de huit soldats, les premiers tués depuis le début de ses opérations terrestres lundi contre le mouvement islamiste soutenu par l’Iran.

Après une semaine de bombardements israéliens massifs sur des bastions du Hezbollah qui ont fait des centaines de morts à travers le Liban, l’Iran a lancé mardi sa deuxième attaque directe contre Israël, suivie de menaces de représailles croisées entre les deux pays.

« L’Iran a commis une grave erreur (…) et en paiera le prix », a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Le président américain Joe Biden a assuré mercredi que les Etats-Unis s’opposeraient à des frappes israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes, après avoir la veille réaffirmé son plein soutien à Israël.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a de son côté promis « une réponse plus forte » en cas de représailles, tout en assurant que son pays ne « cherchait pas la guerre ».

L’escalade militaire entre Israël d’une part, l’Iran et le Hezbollah de l’autre, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l’attaque sans précédent menée par le Hamas, allié du Hezbollah, sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fustigé mercredi « le cycle écoeurant » de violences dans une région au bord du « précipice », devant le Conseil de sécurité réuni en urgence.

A la mi-septembre, Israël a intensifié ses opérations militaires sur le front nord, afin d’affaiblir le Hezbollah et permettre le retour de dizaines de milliers d’habitants des régions frontalières avec le Liban déplacés par les tirs de roquettes du mouvement libanais, incessants depuis un an.

« Ville fantôme »

L’armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats, tués depuis le début lundi de ses opérations terrestres, qu’elle qualifie de « limitées », dans le sud du Liban.

Le Hezbollah a affirmé résister à l’avancée des soldats et avoir notamment détruit « à l’aide de missiles guidés » trois chars israéliens qui se dirigeaient vers le village frontalier de Maroun al-Ras.

L’armée israélienne a appelé à l’évacuation « immédiate » de villages dans le sud du Liban tandis que de nouvelles frappes aériennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, désertée par ses habitants, où de nombreux immeubles détruits fumaient encore.

« Le quartier est devenu une ville fantôme », a témoigné Mohammad Cheaïto, un chauffeur de 31 ans qui a décidé de rester mais a demandé à ses parents, sa soeur et ses neveux, qui avaient fui le sud du Liban pour se réfugier chez lui, de partir pour un endroit plus sûr.

Des images diffusées par l’armée israélienne ont montré des soldats sur le sol libanais, se déplaçant à pied dans des villages et des zones montagneuses. L’armée a annoncé avoir déployé une seconde division pour appuyer les troupes déjà sur place.

Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements aériens massifs, le 23 septembre, qui ont visé principalement le sud et l’est du pays et la banlieue sud de Beyrouth.

Le gouvernement a évalué mercredi à environ 1,2 million le nombre de personnes déplacées par les bombardements.

Le « coeur » d’Israël visé

Parallèlement, Israël et Téhéran ont échangé des menaces après l’attaque massive lancée mardi par l’Iran pour venger la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, et celle du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet dans un attentat à Téhéran, imputé à Israël par l’Iran et le Hamas.

Environ 200 missiles ont été tirés, dont un grand nombre ont été interceptés par le système antimissile, a indiqué l’armée israélienne, qui a bénéficié du soutien des forces américaines et britanniques, selon le Pentagone et Londres.

Cette attaque, la deuxième depuis avril, a fait deux blessés en Israël et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les secours et un responsable palestinien.

« C’était fou », « extrêmement effrayant, rien que nous aurions pu prévoir », a relaté un habitant de Tel-Aviv, Ron Nori, âgé de 59 ans.

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont affirmé avoir « visé le coeur » d’Israël.

Selon le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, les missiles ont ciblé cinq bases aériennes militaires et le Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens.

L’armée israélienne a indiqué mercredi que des missiles étaient tombés sur des bases aériennes, sans faire de dégâts.

L’ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a appelé à une frappe décisive pour détruire les installations nucléaires de l’Iran.

« Cela ne va pas bien se terminer », la « retenue n’est pas le point fort » de M. Netanyahu, a commenté pour l’AFP l’analyste politique Jordan Barkin.

L’attaque a suscité une vague d’appels à la retenue, notamment de Moscou qui a averti mercredi d’une spirale « alarmante », et de Pékin.

La branche armée du Hamas a par ailleurs revendiqué mercredi un attentat commis la veille à Tel-Aviv, dans lequel sept personnes ont été tuées à l’arme automatique et à l’arme blanche.

Parallèlement, Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, bien qu’avec une intensité moindre.

Mercredi, l’armée a annoncé avoir attaqué deux écoles dans le nord du territoire palestinien et une troisième dans le centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement.

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