Ignazio Cassis ne donne aucun détail sur le Suisse retrouvé mort en Iran

Le Conseil fédéral n'a donné aucune information concrète lundi sur le cas du Suisse retrouvé mort dans une prison en Iran en janvier. Le député Fabian Molina (PS/ZH) lui demandait des comptes sur cette affaire qui a défrayé la presse, lors de l'heure des questions.
(Keystone-ATS) Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis n’a donné aucun détail sur l’autopsie commandée par le Ministère public de la Confédération. « Il faut attendre les résultats de l’enquête », a-t-il dit.
La réponse n’a pas surpris le parlementaire Fabian Molina, qui a indiqué à Keystone-ATS ne pas s’attendre à grand-chose de la part du Conseil fédéral juste avant d’entrer dans la salle. Le socialiste a mentionné plusieurs points « bizarres » entourant la mort du Suisse retrouvé pendu dans une prison iranienne.
L’homme accusé d’espionnage avait été arrêté pour avoir pris des photos d’un site militaire interdit, selon l’autorité judiciaire iranienne. Son arrestation n’a pas été annoncée sur un site officiel et les conditions dans lesquelles il a été nourri ne sont pas claires, a déclaré M. Molina.
L’Iran a « plus à perdre »
Si les soupçons que cet homme a été assassiné se confirment, il faudra « complètement changer » la politique de la Suisse envers l’Iran. Elle devra arrêter son mandat de puissance protectrice, a indiqué le député. Téhéran, déjà passablement isolé, a, à ses yeux, bien plus à perdre que Berne.
Le mandat de puissance protectrice a été conféré à la Suisse par les Etats-Unis et non par l’Iran, a indiqué M. Cassis. Le Tessinois a aussi rappelé que la Suisse a déjà exprimé à Téhéran ses attentes dans cette affaire.
M. Molina craint que l’affaire ne soit classée, comme ça a été le cas pour la diplomate suisse retrouvée morte à Téhéran en 2021. Le Ministère public de la Confédération a classé cette affaire en novembre dernier, faute de signes d’une intervention d’un tiers. La presse avait relevé des points mystérieux entourant la mort de la cinquantenaire, des organes ayant disparu au moment de l’autopsie en Suisse.