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Inquiétudes pour l’avenir du hip-hop en Chine

Arrivé tardivement en Chine, le hip-hop s'est attiré une popularité croissante avec des artistes locaux qui ont reçu une impulsion décisive l'an dernier grâce à la retransmission de compétitions (archives). KEYSTONE/EPA/WU HONG sda-ats

(Keystone-ATS) Les amateurs de hip-hop chinois redoutent que leur musique favorite ne soit mise au ban par les autorités, irritées par la vulgarité ou l’agressivité de certaines paroles. Ils craignent notamment une nouvelle directive gouvernementale restrictive.

Vendredi, les réseaux sociaux ont spéculé sur une directive gouvernementale apparemment destinée aux télévisions chinoises. Le texte leur interdirait de donner l’antenne à « des artistes avec des tatouages, à la musique hip-hop » et aux musiciens « en conflit avec les valeurs essentielles et la morale du parti ».

Aucune nouvelle réglementation n’a encore été rendue publique. Mais un rappeur connu sous le nom de GAI, suivi par près de quatre millions d’abonnés sur Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, a soudainement disparu vendredi d’un show télévisé regardé par de nombreux téléspectateurs, « Singer ». Les spéculations se sont multipliées alors sur les réseaux sociaux pour savoir s’il était victime des nouvelles règles.

« C’est un signe montrant que le hip-hop va être interdit », estimait ainsi un commentateur sur Weibo. Tout en soulignant « l’esprit positif » du hip-hop malgré certaines paroles ordurières, il s’interrogeait: « le hip-hop vient d’émerger et maintenant le voilà brutalement interdit. N’est-ce pas de la régression culturelle? ».

D’autres commentateurs tournaient en ridicule sur les réseaux sociaux l’agence gouvernementale de supervision des médias. La qualifiant de « stupide », l’un d’eux s’est dit « honteux » de son attitude.

Contenus patriotiques favorisés

Le hip-hop chinois était apparu au grand jour l’an dernier avec la première saison sur internet d’une compétition très populaire, « Le rap de Chine ». Celle-ci s’est achevée en septembre après avoir enregistré près de trois milliards de vues.

Mais l’émergence du hip-hop semble devoir se heurter au renforcement de l’emprise sur la liberté d’expression du Parti communiste, soucieux de favoriser des contenus patriotiques et harmonieux – qualificatif désignant la propagande du parti – dans les médias et les arts.

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