L’ONU a documenté 111 exécutions de civils dans l’ouest de la Syrie

L'ONU a documenté 111 exécutions de civils dans l'ouest de la Syrie ces derniers jours, dont la plupart sont "sommaires". Mais les authentifications se poursuivent et le nombre est probablement bien plus élevé, a affirmé mardi à la presse un porte-parole à Genève.
(Keystone-ATS) Selon une ONG syrienne, il dépasserait même les 1000. Dimanche, le haut commissaire aux droits de l’homme Volker Türk avait appelé à des investigations indépendantes rapidement. Il salue la décision des autorités provisoires de lancer une commission pour établir les faits sur ces affrontements avec la communauté alaouite de l’ex-chef de l’Etat Bachar al-Assad.
Les exécutions semblent avoir été perpétrées pour des raisons sectaires par des individus non identifiés qui font partie de groupes armés, considérés comme proches du nouveau régime. Parmi les victimes se trouvent 90 hommes, 18 femmes et trois enfants.
« Il est extrêmement difficile de vérifier l’identité » de ceux qui les ont exécutées, a également ajouté le porte-parole. De même, ils semblent avoir réagi de manière spontanée mais il est ardu d’établir s’ils ont répondu à « des instructions ou oeuvré de manière organisée pour soutenir » la contre-offensive des forces de sécurité contre des insurgés alaouites.
Le nouveau président Ahmad al-Chareh a promis que les responsables de violences seront punis, alors que les autorités ont annoncé lundi mettre un terme aux opérations sécuritaires dans cette zone côtière après cinq jours. Ces personnes doivent être poursuivies, insiste le Haut-Commissariat. Et des affrontements sporadiques continuent, selon l’ONU.
Arrangement salué par l’ONU
Elle a reçu des témoignages d’hommes abattus devant leur famille après des raids pour traquer les alaouites. Des pillages ont été menés dans les jours suivants, alors que de nombreuses personnes ont fui. L’ONU redoute que l’augmentation des discours de haine n’aboutisse à des tensions plus larges dans le pays.
Le Haut-Commissariat déplace actuellement son bureau actif sur la Syrie du Liban vers Damas, ajoute le porte-parole. « Nous avons reçu des centaines de courriels » avec des indications et des photos de la part de Syriens qui semblent avoir un « appétit » pour une collaboration avec l’ONU.
Egalement mardi, l’émissaire de l’ONU sur la Syrie Geir Pedersen a salué l’accord annoncé lundi entre les autorités provisoires et les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS). Toutes les institutions civiles et militaires pilotées par cette ceux-ci dans le nord-est du pays dépendront désormais du pouvoir central. L’arrangement reconnaît aussi cette minorité comme une « composante indispensable » de l’Etat syrien.
Sur les réseaux sociaux, M. Pedersen a souhaité qu’il puisse « soutenir » et « alimenter » un processus politique « crédible » et « plus large », conformément aux décisions établies par le Conseil de sécurité de l’ONU. Et il a demandé aux acteurs internationaux d’être aux côtés de leurs alliés syriens.