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Là-haut, Edith Piaf et Jean-François Nicot

Edith Piaf à l’Olympia, en 1960. Keystone Archive

Edith Piaf est décédée il y a 40 ans, le 11 octobre 1963. Là-haut, a-t-elle retrouvé l’âme du personnage des «Trois cloches»?

Une chanson écrite par le Vaudois Gilles, alias Jean Villard, et qui a connu une formidable destinée.

Le 11 octobre 1963, malade, usée, cassée, disparaissait Edith Giovanna Gassion, plus connue sous le nom d’Edith Piaf. Elle n’avait pas cinquante ans.

Elle laissait le répertoire que l’on sait, de «Milord» à «L’accordéoniste» en passant par «Padam… Padam». Avec même quelques-unes de ces perles qui deviennent ce qu’on nomme des «standards»: des mélodies qui semblent avoir toujours existé, et que l’on fredonne, dans toutes les langues, aux quatre coins de la planète.

Tel fut le destin de «La vie en rose», de «Non, je ne regrette rien», de «L’hymne à l’amour». Ou des «Trois cloches», un titre signé par le chansonnier vaudois Jean Villard-Gilles pour les paroles, et Marc Herrand pour la musique.

Entre Lausanne et Paris

Il est difficile d’être plus Vaudois que Gilles. Pour les habitants de ce canton, il est d’ailleurs une sorte de personnage emblématique, une sorte de poète national! «La Venoge» fait fondre tout Vaudois qui se respecte.

Et pourtant, il fut une célébrité à Paris. Né à Montreux en 1895, Gilles a connu une brillante carrière de chansonnier, avec différents partenaires. Julien, puis Edith Burger, et enfin Albert Urfer.

C’est avec Edith Burger qu’il ouvre le cabaret «Au coup de soleil», à Lausanne, pendant la guerre. Quelques années plus tard, en 1949, il inaugure une deuxième salle, à Paris cette-fois-ci: «Chez Gilles», au 5 avenue de l’Opéra. Y passeront Jacques Douai, les Frères Jacques, Cora Vaucaire, et des débutants, Poiret & Serrault ou Jacques Brel…

Et puis, surtout, Gilles écrit et compose. Beaucoup. En 1934 déjà, il est «Grand Prix du disque» avec Julien. En 1936, «La Belle France» sera l’hymne du Front populaire. Et bientôt, Edith Piaf va s’intéresser à lui.

L’explosion d’une chanson

Edith Piaf qui chantera le magnifique «A l’enseigne de la Fille sans Cœur», et bien sûr, «Les trois cloches». C’est en 1946 que Piaf fait la connaissance d’un groupe de jeunes chanteurs, «Les Compagnons». Comme elle l’a déjà fait pour Montand, elle décide de prendre leur carrière en main.

Quoi de mieux qu’un duo pour les lancer? Ils enregistrent donc ensemble «Les trois cloches». Succès foudroyant, vedettariat immédiat, consolidé par une tournée américaine ou «Les Compagnons», devenus «Les Compagnons de la Chanson», accompagnent Edith Piaf.

Depuis lors, les versions de la fameuse chanson se sont multipliées… On peut citer celles de Leon Russell, des Platters, de Roy Orbison, de Ray Charles, ou plus récemment, avec un énorme succès à la clé, celle de Tina Arena.

Un village de Franche-Comté

«Village au fond de la Vallée
Comme égaré, presque ignoré
Voici qu’en la nuit étoilée
Un nouveau-né nous est donné
Jean-François Nicot qu’il se nomme
Il est joufflu, tendre et rosé
À l’église, beau petit homme
Demain tu seras baptisé»

Dans le Jura français, entre Champagnole et Lons-le-Saunier se trouve le village de Baume-les-Messieurs, entouré de falaises de calcaire, et dominé par un belvédère.

C’est de celui-ci, alors qu’il se rendait à Paris en voiture, que Jean Villard-Gilles aurait eu l’idée de sa chanson. Trois cloches pour dire une vie, le baptême, le mariage, la mort.

Edith Piaf repose au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, depuis quarante ans. Quant à Jean-François Nicot, Jimmy Brown dans sa déclinaison anglophone, repose-t-il vraiment au cimetière de Baume-les-Messieurs?

swissinfo, Bernard Léchot

– Edith Piaf est décédée le 11 octobre 1963 à Paris, il y a quarante ans.

– L’occasion de se souvenir de sa collaboration avec le chansonnier vaudois Gilles, qui signa notamment les paroles de la chanson «Les trois cloches».

– Une chanson qui est devenue un véritable «standard», et qui a été reprise par de nombreux artistes dont Leon Russell, les Platters, Roy Orbison, Ray Charles, Tina Arena.

– A son origine: le passage de Gilles non loin du village français de Baume-les-Messieurs.

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