L’artiste contestataire Ai Weiwei soupçonné de « crimes économiques »
(Keystone-ATS) La Chine a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête pour « crimes économiques » à l’encontre de l’artiste contestataire Ai Weiwei. Ses proches restaient sans nouvelles de lui quatre jours après son arrestation. Les pays occidentaux ont réclamé la libération.
L’information rapportée par l’agence officielle Chine nouvelle n’a pas été notifiée à sa famille, qui vit toujours dans une attente angoissante. L’artiste a été arrêté dimanche à l’aéroport de Pékin et emmené vers un lieu de détention tenu secret.
« Je n’ai pour l’instant aucune nouvelle des autorités sur le sort de Ai Weiwei. Je suis dans l’attente de ses nouvelles », a déclaré Lu Qing, son épouse, la voix étouffée par des sanglots. Sa mère Gao Ying, a déclaré ne pas « croire à ces accusations de crimes économiques » qu’elle a qualifiée « d’inacceptables ».
« Je ne pense pas que ce soit la raison pour laquelle ils l’ont emmené. Ai Weiwei n’est pas un criminel, c’est un artiste en quête de justice », a poursuivi la veuve du poète Ai Qing, lui-même tour à tour honoré par les communistes, puis banni et enfin réhabilité.
JO de Pékin
Ai Weiwei, qui a contribué à la réalisation du « nid d’oiseau », le stade des Jeux Olympiques de Pékin, s’est souvent heurté au pouvoir en le critiquant vertement. Il a qualifié par exemple les dirigeants chinois de « gangsters » ou a défendu des causes humanitaires ces dernières années.
Les Etats-Unis se sont dits « très préoccupés par la pratique des disparitions forcées » et des condamnations de militants des droits de l’Homme en Chine, et ont demandé la libération de l’artiste, de même que la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Pékin s’est dit inquiet de « l’usage croissant de la détention arbitraire » en Chine.