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L’avenir international des drones se joue aussi en Suisse

La ministre des transports Doris Leuthard a souligné le rôle pionnier de la Suisse dans la recherche et le développement des drones. KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Le WEF et le DETEC ont lancé mardi à Zurich le « Drone Innovators Network », un congrès d’autorités et experts du secteur aéronautique pour promouvoir l’utilisation responsable des drones. En Suisse, le système de gestion du trafic « U-Space » est désormais une réalité.

« De nombreux gouvernements sont confrontés aux mêmes défis régulatoires », a déclaré mardi sur le campus de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) de Hönggerberg Timothy Reuter, spécialiste des drones pour le Forum économique mondial (WEF). « Sans une coopération des autorités et de l’industrie, nous ne pourrons pas réaliser tout le potentiel de cette technologie ».

Les drones civils sont aujourd’hui bien établis en tant qu’aides volantes dans l’agriculture, la construction, les missions humanitaires, les secours en cas de catastrophe ou encore les loisirs. La livraison par ces engins est déjà une réalité en Suisse – avec notamment le service de La Poste de transports de prélèvements médicaux démarré à Lugano l’an passé.

Or les lois de nombreux pays entravent l’activité des drones. D’où la nécessité d’innover et de collaborer dans la recherche, les bonnes pratiques et les politiques pour combiner au mieux les bénéfices – écologiques, sociaux et commerciaux – tout en minimisant les risques liés à l’utilisation des aéronefs sans pilote, estime le WEF.

La Suisse pionnière

La Confédération, elle, a d’emblée accompagné le développement des drones par des contacts étroits avec la recherche et l’industrie. « C’est ce qui explique que la Suisse joue aujourd’hui un rôle pionnier dans ce domaine », a souligné Doris Leuthard, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), à l’ouverture du congrès.

La Suisse compte plus de 80 entreprises, soit quelque 2500 emplois, dans le secteur des drones. Environ 22’000 unités sont vendues chaque année et plus de 100’000 sont déjà en activité dans le ciel helvétique, selon une étude publiée en mars par la Fondation pour l’évaluation des choix technologiques (TA-SWISS).

Pour attirer l’attention sur l’expertise helvétique, Présence Suisse a lancé mi-mai à Paris une campagne de promotion. Une « volière de drones » fera escale jusqu’en 2021 dans plusieurs métropoles étrangères pour montrer les innovations issues de la recherche et de l’industrie indigènes.

Première européenne

Malgré l’engouement, un drone reste un risque, au sol et dans le ciel. C’est pourquoi il apparaît capital de développer un système de gestion du trafic aérien non-piloté (ou piloté à distance) dans l’espace urbain, un « U-Space ». La Suisse vient d’en développer le premier prototype à grande échelle.

Après un test concluant à Genève en septembre 2017, la société de contrôle aérien Skyguide a présenté le « Swiss U-Space », développé avec l’américain AirMap. Il s’agit du premier système de gestion du trafic de drones en Europe entièrement numérisé, couvrant tout le territoire suisse. Pour la démonstration, des drones ont survolé la ville de Zurich, histoire de prouver leur efficacité à rendre des services, en toute sécurité, dans les zones très peuplées.

Chaque drone enregistré et connecté au U-Space reçoit des informations en temps réel sur l’espace aérien et l’état du trafic. Il envoie à son tour des données sur sa position et sa trajectoire, qui sont publiées sur un tableau de bord. Au final, l’écran permet de visualiser sur une carte du pays le flux de trafic intégré aussi bien pour les aéronefs habités et que ceux sans pilote.

Pas encore de standard

Actuellement, toutes les catégories de drones n’ont pas l’obligation de s’enregistrer. Mais le Conseil fédéral vient de recommander au Parlement d’accepter une motion du conseiller national Martin Candinas (PDC/GR) exigeant d’encadrer l’utilisation de ces appareils afin de garantir une meilleure sécurité aérienne.

Seul hic, il n’existe pour l’heure aucun système de drone certifié. L’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC), à l’instar d’autres autorités de surveillance, doit vérifier au cas par cas si les technologies employées répondent aux exigences aéronautiques ou si le drone embarque des éléments critiques en terme de sécurité.

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