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L’exil ne protège pas contre la loi sécuritaire à Hong Kong, affirme un dissident

"Le fait que Hong Kong n'ait pas de place pour des opinions aussi modérées que les nôtres souligne l'absurdité du régime communiste chinois", déclare Nathan Law sur Facebook. KEYSTONE/EPA/ALEX HOFFORD sda-ats

(Keystone-ATS) Les mandats d’arrêt lancés par Hong Kong contre des militants à l’étranger montrent que l’exil et la nationalité étrangère ne constituent pas une protection contre la loi controversée sur la sécurité de Hong Kong. C’est ce que constate l’un des dissidents visés.

Samuel Chu, militant pour la démocratie et citoyen américain, qui dirige le Conseil de la démocratie de Hong Kong à Washington, a affirmé vendredi avoir appris être recherché pour avoir prétendument « incité à la sécession et à la collusion avec des puissances étrangères ».

Les médias d’Etat chinois ont indiqué plus tôt que la police avait ordonné l’arrestation de six militants pro-démocratie vivant en exil, soupçonnés d’avoir violé la nouvelle loi.

Citoyens de n’importe quel pays

« La police de Hong Kong cible un citoyen américain pour faire pression sur mon propre gouvernement. Je suis peut-être le premier citoyen non-chinois à être visé, mais je ne serai pas le dernier », a écrit M. Chu sur Twitter.

« Si je suis visé, n’importe quel Américain, n’importe quel citoyen de n’importe quel pays qui s’exprime en faveur de Hong Kong, peut l’être et le sera aussi », a-t-il ajouté.

C’est la première fois que les autorités invoquent la compétence extra-territoriale de la loi pour s’en prendre à des militants qui ne sont pas à Hong Kong.

Parmi les autres personnes recherchées par la police de Hong Kong figure le militant connu Nathan Law qui a récemment fui la ville pour la Grande-Bretagne mais aussi Simon Cheng, un ancien membre du consulat britannique qui a obtenu l’asile au Royaume-Uni après avoir été prétendument torturé en Chine.

« Rester actif »

Le camp pro-démocratie de la ville fait l’objet d’attaques soutenues depuis que Pékin a imposé la loi sur la sécurité le mois dernier, une initiative que les dirigeants chinois ont décrite comme « une épée » suspendue au-dessus de la tête de ses détracteurs.

La législation cible la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères, avec des sanctions allant jusqu’à la prison à vie. Mais les groupes de défense des droits affirment que c’est une arme légale pour réduire les dissidents au silence.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi, une douzaine de militants pro-démocratie ont été exclus du droit de se présenter aux élections législatives. Quatre étudiants – dont l’un n’est âgé que de 16 ans – ont été arrêtés pour « incitation à la sécession » sur les réseaux sociaux.

« Les arrestations, les disqualifications, les bulletins de recherche montrent que l’on doit rester actif sur la scène mondiale », a affirmé Nathan Law sur Facebook. « Le fait que Hong Kong n’ait pas de place pour des opinions aussi modérées que les nôtres souligne l’absurdité du régime communiste chinois », ajoute-t-il.

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