L’ONU appelle la Hongrie à retirer son projet de loi contre les ONG
(Keystone-ATS) L’ONU dénonce le projet de loi présenté mardi par la Hongrie contre les ONG qui soutiennent les migrants. Ce dispositif viole les droits fondamentaux et doit être révisé, a affirmé vendredi à Genève un porte-parole.
Si la loi est votée, le ministère de l’Intérieur pourra interdire ces ONG qui devront lui demander une autorisation d’activité et seront passées au crible des services de sécurité. Une taxe de 25% serait aussi imposée sur les donations étrangères à ces organisations.
Autre mesure, un Hongrois qui soutiendrait l’entrée illégale d’un ressortissant d’un autre pays pourrait se voir ordonner une interdiction de se rendre à moins de huit kilomètres d’une frontière avec un Etat tiers. Un citoyen étranger pourrait lui dans le même scénario se voir bannir de l’ensemble du territoire hongrois.
Restriction injustifiée
Ce projet de loi « menace non seulement le travail de la société civile » hongroise, mais peut avoir aussi « un effet dévastateur » sur les migrants que celle-ci prend en charge, a déploré devant la presse le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Rupert Colville.
Le gouvernement hongrois a déjà pris plusieurs mesures pour limiter l’arrivée de migrants sur son territoire. Cette nouvelle loi constituerait « une restriction injustifiée » à certains droits fondamentaux et une violation des obligations internationales de ce pays.
L’application par la Hongrie du Pacte international sur les droits civils et politiques doit elle être évaluée en mars par le Comité des droits de l’homme à Genève.