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L’ONU vise à plusieurs reprises Israël notamment sur ses soldats

L'ONU a ciblé Israël pour le recours à une force "illégale" contre des civils palestiniens (archives). KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER sda-ats

(Keystone-ATS) L’ONU condamne « le recours intentionnel apparent à la force meurtrière illégale » par Israël dans les territoires palestiniens. Vendredi à Genève, l’Etat hébreu a été directement visé dans plusieurs résolutions après un mois de session au Conseil des droits de l’homme.

Dans un vote vendredi à Genève, l’instance onusienne a accueilli « avec intérêt » le rapport de la Commission d’enquête sur Gaza. Elle est restée toutefois assez générale sur les critiques contre ce recours à la force, ne mentionnant pas explicitement les manifestations qui ont lieu chaque semaine depuis un an dans la bande de Gaza. Mandatée par le Conseil, la Commission avait elle conclu qu’Israël était responsable de probables crimes contre l’humanité.

Un rapport qui avait dénoncé, de même que l’instance des trois enquêteurs, par le gouvernement israélien. Vendredi matin, l’ambassadrice israélienne auprès de l’ONU à Genève Aviva Raz Shechter a dénoncé une situation qui pourrait menacer davantage de civils chez toutes les parties.

Dans sa résolution, le Conseil appelle celles-ci « à veiller à ce que les manifestations futures restent pacifiques ». Il leur demande de « s’abstenir de toute action » qui pourrait tuer des forces non militaires.

Syrie ou encore Soudan du Sud

Au total, les trois spécialistes mandatés par le Conseil des droits de l’homme s’étaient prononcés sur chacune des 189 victimes tuées dans les rassemblements de fin mars à fin 2018 dans le territoire palestinien. Parmi elles, 183 ont été ciblées par des munitions létales par les forces israéliennes.

Outre cette première résolution, pas moins de trois autres votées vendredi condamnent plus généralement la politique israélienne à l’égard des Palestiniens. Elles auront été approuvées à une très large majorité des 47 membres.

Parmi les autres décisions au terme d’un mois de travaux, le Conseil a fermement condamné la poursuite des violations des droits de l’homme en Syrie. Il a renouvelé pour un an la Commission d’enquête indépendante sur ce conflit.

Tout comme la Commission sur les droits de l’homme au Soudan du Sud, dont fait partie le Genevois Andrew Clapham, et qui a récemment identifié 23 individus comme responsables de possibles crimes de guerre ou crimes contre l’humanité en 2018. L’instance onusienne dénonce également les violences, notamment sexuelles, qui continuent dans ce pays malgré l’accord de paix d’il y a quelques mois.

Suisse plus membre mais visée

D’autres mandats ont été prorogés d’un an, comme les rapporteurs spéciaux sur la Birmanie, sur l’Iran et sur la Corée du Nord et l’expert indépendant sur le Mali. Pour la première fois, une résolution, saluée par la Suisse, a été approuvée sur le Nicaragua. Mais elle ne fait que relayer une inquiétude face aux abus présumés dans le cadre des manifestations contre le président.

Le Venezuela n’a pas été ciblé par une résolution mais a régulièrement été mentionné dans les discussions depuis un mois. A plusieurs reprises, les ambassadeurs de pays sud-américains ont quitté la salle lorsque les différents représentants du gouvernement de Nicolas Maduro, qu’ils ne reconnaissent plus, s’exprimaient.

Alors que la Haute commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a dénoncé les abus perpétrés par les forces de sécurité vénézuéliennes, elle a aussi ciblé les sanctions américaines. Sans porter sur cette situation, une résolution lancée par Caracas aura condamné les effets des mesures coercitives imposées par certains Etats.

Pour la Suisse, cette session était la première depuis qu’elle n’est plus membre de l’enceinte. Vendredi, elle a regretté qu’une résolution sur le Sri Lanka n’ait pas établi de délai pour l’application d’une justice transitionnelle après les violations dans ce pays.

Elle aura auparavant surtout à nouveau fait l’objet de critiques sur sa politique en terme de droits de l’homme, en raison de son refus de s’associer à une déclaration de plus de 35 pays. Celle-ci appelait l’Arabie saoudite à collaborer dans les investigations onusiennes sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. La Suisse a été ciblée par plusieurs ONG.

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