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L’Union suisse des paysans est déçue de l’accord avec la Chine

Certains fromages suisses pourraient être trop corsés pour les Chinois, soupçonne l'Union suisse des paysans (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) L’Union suisse des paysans (USP) tire un bilan décevant de l’accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine, quatre ans après son entrée en vigueur. Les espoirs d’un essor des exportations agricoles n’ont jusqu’ici pas été satisfaits.

Le libre-échange avec la Chine n’a certes pas prétérité l’agriculture suisse, communique vendredi l’USP. Mais les retombées promises sont restées « un voeu pieux » à ce jour.

La part des produits agricoles dans les exportations totales vers la Chine a doublé, pour s’établir à 1,2%. Responsable principal: l’envolée des ventes de nourriture pour bébés. Avec le café et le chocolat, elles représentent plus de 70% des exportations de produits alimentaires.

Selon l’USP, cette évolution positive n’est toutefois pas à mettre sur le compte de l’accord: elle est surtout due au scandale de la nourriture pour bébés contaminée par la mélamine. La croissance régulière des ventes s’était en effet déjà amorcée en 2008, avec l’éclatement du scandale du lait trafiqué.

Pour le fromage, le bilan est à première vue également positif. Si la croissance annuelle des exportations s’élevait à 8,5% avant l’accord, le volume a ensuite augmenté de 60%.

« Fromage râpé bon marché »

Mais là encore, l’USP tempère: cette évolution ne résulte pas d’une demande croissante de la part des Chinois pour le Gruyère ou l’Emmental, « il s’agit en réalité de fromage râpé ou en poudre bon marché et interchangeable ».

Avec un prix moyen de 4,26 francs le kilo, ces exportations n’apportent aucune plus-value aux producteurs de lait. Au contraire, elles pourraient même nuire à la bonne image du fromage suisse, craint l’USP.

L’organisation entend creuser la question afin de comprendre pourquoi les ventes de fromages de qualité ne s’envolent pas, écrit-elle. Selon les premiers indices, il se pourrait que certains fromages soient trop corsés au goût des Chinois.

Il est toutefois probable que les entraves non tarifaires au commerce pratiquée par la Chine, comme l’accréditation des fabricants et des exportateurs, les formalités douanières et les prescriptions de sécurité alimentaire, soient des obstacles encore plus importants.

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