L’Uranaise Heidi Z’graggen brigue la succession de Doris Leuthard
(Keystone-ATS) La ministre uranaise Heidi Z’graggen (PDC) a annoncé jeudi sa candidature à la succession de Doris Leuthard au Conseil fédéral. Elle renforce ainsi les rangs des politiciens de Suisse centrale aspirant à la fonction suprême.
La conseillère d’Etat du canton d’Uri se déclare « prête à (se) mettre au service de ce magnifique pays et de sa population » et « à participer activement à la politique du pays ». Citée dans un communiqué du PDC uranais, Heidi Z’graggen dit apporter avec elle 14 ans d’expérience au sein de l’exécutif uranais, qu’elle a présidé de 2014 à 2016, et de plusieurs conférences de gouvernements cantonaux.
« Le bagage nécessaire »
Cheffe du département cantonal de la justice depuis 2004, elle confie à Keystone-ATS avoir « mûrement réfléchi » à sa candidature durant ces dernières semaines. La ministre a mis à profit cette période pour analyser sa situation et en parler à son entourage. Elle est parvenue à la conclusion qu’elle avait « le bagage nécessaire pour cette fonction exigeante », souligne-t-elle.
Présidente du PDC uranais de 2000 à 2005, Heidi Z’graggen a été membre de la présidence du PDC Suisse entre 2007 et 2016. En 2016 et 2017, elle a présidé la Conférence des gouvernements de Suisse centrale. Depuis le début de l’année en cours, elle a pris la tête de la Commission fédérale pour la protection de la nature et du paysage (CFNP).
Célibataire et sans enfants, Heidi Z’graggen est âgée de 52 ans. Elle vit en couple depuis 10 ans avec Bruno Dobler, membre du conseil de la Banque cantonale zurichoise et ancien député UDC au parlement zurichois. Docteur en sciences politiques, la candidate a étudié à l’Université de Berne. Elle habite à Erstfeld.
Candidature féminine
Pour l’Uranaise, cette candidature défend aussi la cause féminine. « Nous savons tous que les femmes sont sous-représentées dans la plupart des cercles politiques suisses. Elles ne seront nommées et élues que si elles font acte de candidature », souligne la conseillère d’Etat.
Candidate malheureuse au Conseil des Etats en 2010, elle avait été battue dans cette élection par son ancien collègue au gouvernement Markus Stadler, sans parti. A ses yeux, le fait de ne pas siéger à Berne n’est « pas un handicap », les dossiers de la politique fédérale lui étant familiers en tant que conseillère d’Etat. Elle compte se faire connaître ces prochaines semaines auprès des parlementaires.
Ce serait une première pour Uri
« Il est temps qu’Uri soit représenté au Conseil fédéral », estime la candidate. Le canton n’a jamais eu de conseiller fédéral. Selon le PDC uranais, Heidi Z’graggen « serait un gain pour la Suisse centrale et pour toute la Suisse ».
Dans sa lettre de candidature, la ministre rappelle d’ailleurs que la Suisse centrale souhaite à nouveau être représentée au gouvernement fédéral. Le dernier de ses représentants était Kaspar Villiger (PLR/LU) de 1989 à 2003.
Ces derniers jours, deux autres politiciens de Suisse centrale ont annoncé leur candidature. Le conseiller aux Etats zougois Peter Hegglin (PDC), adoubé mercredi par sa section cantonale, vise la succession de Doris Leuthard, alors que le sénateur nidwaldien Hans Wicki (PLR) brigue le siège de Johann Schneider-Ammann, face à la favorite Karin Keller-Sutter (PLR/SG).
Erich Ettlin et Isidor Baumann renoncent
Jeudi, deux conseillers aux Etats démocrates-chrétiens sont venus allonger la liste des papables qui renoncent, eux, à une candidature. L’Obwaldien Erich Ettlin jette l’éponge « après mûre réflexion », alors que son collègue uranais Isidor Baumann cède la priorité à Heidi Z’graggen.
Les conseillères nationales Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL) et Viola Amherd (PDC/VS) doivent encore se prononcer sur une éventuelle candidature. La Valaisanne est pour l’heure toujours hospitalisée pour des calculs rénaux.