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La menace de pandémies augmente, selon un rapport d’experts

Le Conseil mondial de surveillance de la préparation des urgences sanitaires (GPMB) demande aux Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'en faire davantage pour anticiper les prochaines pandémies (archives). Keystone/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le monde n’est toujours pas préparé aux prochaines pandémies, selon des experts internationaux. Dans un rapport publié lundi à Genève, ils affirment aussi que la menace « augmente », alors que les tensions internationales se multiplient.

« Des avancées ont été obtenues, mais elles sont précaires », a affirmé à la presse la coprésidente du Conseil de surveillance de la préparation mondiale aux urgences de santé (GPMB), l’ancienne présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović. « Il manque des composantes solides » pour garantir « durablement » une préparation aux pandémies, a-t-elle ajouté, appelant les Etats à surmonter leurs « divisions ».

Les tensions politiques actuelles, les difficiles négociations, la méfiance entre Etats ou encore les divergences à l’intérieur des pays ralentissent les solutions possibles. Tous les acteurs, y compris la société civile, doivent être associés, selon le GPMB. « Il y a de nombreux efforts en cours pour renforcer la préparation mais ils échoueront si les ressources et le soutien requis ne sont pas attribués », ajoute encore le conseil.

La question de mécanismes de surveillance indépendants doit faire partie de la gouvernance dans le futur traité sur les pandémies, affirment également ces experts indépendants. Le GPMB n’est pas satisfait sur cette question par la Déclaration politique des dirigeants mondiaux approuvée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) doivent investir pour relayer davantage de données, selon lui.

Autre demande, le financement de la préparation et de la réponse dans tous les pays doit être garanti. Le Fonds sur les pandémies constitue une étape dans la bonne direction mais il doit être doté des 10 milliards de dollars prévus au moment de son lancement, insistent les experts.

Parmi les pistes, ils mentionnent des assouplissements de dettes, des mécanismes de contribution collective ou encore une réforme institutionnelle. Le Fonds de l’OMS devrait lui être alimenté d’au moins 500 millions de dollars.

En termes de recherche et d’approvisionnement, seuls quelques pays rassemblent les capacités adaptées, même s’ils sont devenus plus nombreux. Les experts demandent de changer cette situation pour éviter l’inégalité face aux vaccins observés au début de la pandémie de coronavirus.

« Les Etats doivent garantir que la propriété intellectuelle n’empêche pas l’accès aux technologies », notamment pour les pays pauvres ou à revenus intermédiaires, ajoute Mme Grabar-Kitarović. Comme d’autres pays, la Suisse ne souhaite pas voir la question des levées de brevets faire partie du prochain accord attendu à l’OMS, estimant que cette question doit être discutée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Un cadre mondial de soutien aux différentes régions devra être établi dans le futur traité, a ajouté le GPMB. Un financement public doit être garanti et des accords doivent être arrachés pour la fabrication de vaccins ou d’autres technologies.

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