La musique de l’Antiquité ressuscitée au Louvre-Lens
(Keystone-ATS) Une harpe égyptienne du Xe siècle avant notre ère, une mosaïque d’Orphée découverte en Gaule, le plus ancien hymne sacré: le Louvre-Lens (nord de la France) expose depuis mercredi 400 oeuvres pour faire renaître la musique de l’Antiquité, de Rome à la Mésopotamie.
« C’est une exposition qui se voit, et qui s’entend, qui s’écoute », a expliqué la directrice du musée Marie Lavandier devant la presse. « C’est une musique disparue, une musique fantôme, dont il s’agit de restituer quelques échos ».
L’exposition interroge le rôle politique, cultuel et culturel de la musique en Orient, en Egypte, en Grèce et à Rome, de 2900 avant notre ère jusqu’en 395 après J-C.
Dans une scénographie contemporaine composée d’une quinzaine d’espaces différents, on découvre les similitudes entre les quatre civilisations autour du statut des musiciens dans les cercles de pouvoir, l’importance des sons – et des silences – pour s’assurer la bienveillance des dieux ou encore pour célébrer les cérémonies funéraires.
Reconstitutions sonores
Une multitude de mosaïques, instruments de toutes sortes, sarcophages égyptiens et vases grecs ont été réunis, prêtés notamment par le Metropolitan Museum of Art de New York, le Collège de France, le British Museum et les musées du Capitole de Rome.
« L’objectif c’est de montrer que cette archéologie musicale est capable de nous donner une idée des sons de l’Antiquité », explique Sibylle Emerit, commissaire et ancienne membre de l’Institut français d’archéologie orientale.
Outre les fragments de cor en ivoire d’hippopotame et de flûte en roseau, le parcours est ponctué de reconstitutions sonores. Ainsi cet « ode à la femme aimée » de la poétesse Sappho du VIIe siècle avant J-C, psalmodié en français et en grec ancien. Ou encore ces interprétations datant des années 1970 du plus ancien chant connu à ce jour, l’hymne d’Ugarit (Syrie actuelle) du XIIIe siècle av. J-C sur des tablettes.
« La musique n’est pas un accessoire, elle est nécessaire au rite, en attirant l’oreille des dieux », souligne Alexandre Vincent, l’un des commissaires, ancien membre de l’Ecole française de Rome.
« Musiques! Echos de l’Antiquité » est visible jusqu’au 15 janvier.