La musique reprend ses droits à Montreux
(Keystone-ATS) Le Montreux Jazz Festival (MJF) lève vendredi le rideau sur sa 56e édition. Après deux ans chahutés par la pandémie, la manifestation accueille jusqu’au 16 juillet près de 70 artistes sur ses deux scènes payantes, ainsi que 450 concerts et activités gratuites.
Ce sera au trio norvégien de pop synthétique a-ha, groupe culte des années 80, d’ouvrir les feux vendredi soir à l’auditorium Stravinski et à Sophie Hunger au Lab. Pour la suite, Nick Cave, Björk, Diana Ross, Robert Plant, Jeff Beck, Van Morrison, Herbie Hancock, The Smile, Woodkid, Jacques Dutronc et bien d’autres encore se succéderont sur les scènes du MJF, dans une édition qui fait son « presque retour à la normale ».
Pas une copie de 2019
Interrogé par Keystone-ATS, Mathieu Jaton ressent très fortement l’effervescence du festival pour lequel « des centaines de personnes s’activent » et se dit « très heureux » de son ouverture. Ce ne sera pas un « copy/paste » de 2019 pour plusieurs raisons, observe-t-il. « Notamment parce que le Covid est encore présent ».
« Cela reste une menace aujourd’hui, surtout sur les annulations d’artistes », relève-t-il, citant les exemples d’Eric Clapton, des Rolling Stones et de Metallica tout récemment. « Le danger qu’un artiste ne puisse pas monter sur scène a toujours existé, mais il est décuplé par cette nouvelle vague de Covid qui arrive. On doit faire avec et s’adapter ».
« Pour l’instant, je touche du bois, on va prendre les choses jour par jour (…) et travailler avec la même agilité qu’on a eue pendant deux ans », ajoute-t-il, se référant à l’annulation du festival en 2020 et à sa mini-version en 2021.
Public impatient
Avec le retour de toutes les grandes manifestations et les reports de 2020 et 2021, il y a une suroffre en Suisse et en Europe. « On sent qu’on n’est pas dans les mêmes dispositions qu’auparavant », souligne le boss du festival. « Il y a la guerre en Ukraine, la crise, l’inflation et beaucoup d’autres choses qui impactent une grande manifestation comme Montreux ».
Le public est cependant impatient de revenir. Cela se confirme dans la billetterie: « Les ventes vont extrêmement bien, mieux qu’elles ne l’ont été dans les années précédentes. Notamment au Stravinski où l’on affiche huit, voire dix soirées sold out », détaille-t-il.
Lake house
Quant aux nouveautés 2022, Mathieu Jaton évoque la transformation de l’offre gratuite avec la mise sur pied de la Lake House, principal lieu de rendez-vous des scènes non payantes, située dans le Petit Palais. Cette maison incubatrice de culture et d’art abrite huit chambres, dont une bibliothèque, un cinéma, une galerie. Mais aussi The Memphis, un club dévolu à la nouvelle génération du jazz, essentiellement anglo-saxonne, a rappelé M. Jaton.
« Il y a vraiment un mouvement du festival vers ce lieu, ce qui est aussi une anticipation des travaux prévus au Centre des congrès en 2024-2025 », explique-t-il.
Au total, le festival propose onze scènes gratuites, dont la nouvelle Ipanema, une « boîte de nuit électro à ciel ouvert », juste en face du 2m2c. Elle accueillera des DJs émergents internationaux pratiquement les pieds dans l’eau.
Gestion des fans
Questionné sur la venue de Johnny Depp qui défraye la chronique et qui accompagnera Jeff Beck le 15 juillet, Mathieu Jaton relève que Montreux « a déjà eu des gigas stars, que ce soit Prince ou Stevie Wonder: la gestion des fans on connaît », commente-t-il.
Toujours au niveau programme, le MJF a également signalé cette semaine un changement de dernière minute. Alan Parsons qui doit subir une opération du dos a dû annuler son concert. Il sera remplacé par Magma et son rock progressiste le 11 juillet.
www.montreuxjazz.ch