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La Suisse a détruit près de 56’000 armes à sous-munitions en 2016

Des armes à sous-munitions continuent d'être employées en Syrie (archives). KEYSTONE/AP/HASSAN AMMAR sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse a détruit près de 56’000 armes à sous-munitions en 2016. Dans le monde, ces engins ont fait deux fois plus de victimes que l’année précédente, selon un rapport annuel publié jeudi à Genève.

Au total, près de 2,8 millions de sous-munitions ont été annihilées en Suisse l’année dernière, dit ce document de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL) et de la Coalition contre les armes à sous-munitions.

“La Suisse semble en bonne voie pour achever la destruction de son stock en 2018”, un an avant le délai prévu, a dit devant la presse une responsable du rapport, Mary Wareham, de Human Rights Watch (HRW).

Fin 2016, elle avait réduit de 86% son stock originel d’armes à sous-munitions et de plus de 80% celui des sous-munitions, soit plus de 177’000 pour les premières et près de 10 millions pour les secondes. Parmi le dispositif restant, elle a conservé une cinquantaine de ces engins et plus de 2600 sous-munitions pour la formation.

Ailleurs, depuis mi-2016, ce type d’armement a à nouveau été utilisé en Syrie par les forces gouvernementales et au Yémen par la coalition, comme l’année précédente, précise le rapport financé notamment par la Suisse et présenté quelques jours avant une réunion des Etats parties dès lundi à Genève. Des indications laissent penser que d’autres engins ont été utilisés également en Irak et en Libye, mais elles n’ont pu être confirmées.

Armes britanniques

Depuis mi-2012, environ 600 attaques avec 13 types d’armes à sous-munitions ont été lancées en Syrie, dont près de 250 depuis mi-2016. Mme Wareham en attribue la responsabilité au gouvernement de Bachar al-Assad et son allié russe, qui ne sont pas parties à la Convention. Moscou n’a ni confirmé ni démenti.

“La plupart des armes sont de vieux stocks”, mais le nombre d’attaques laisse penser que des acheminements plus récents ont eu lieu, selon Mme Wareham. Au Yémen, l’Arabie saoudite a admis fin 2016 avoir recouru à de l’armement britannique probablement vendu avant l’entrée en vigueur de la Convention.

L’utilisation des sous-munitions a diminué en un an dans ce conflit. La coalition a par ailleurs lancé des attaques avec des armes de fabrication brésilienne, sans qu’il soit possible d’identifier qui de l’Arabie saoudite, du Bahreïn ou du Qatar est responsable.

Près de 1000 victimes

Au total, 971 personnes ont été victimes d’armes à sous-munitions en 2016, le second chiffre le plus élevé depuis le lancement de rapports annuels en 2009. Et 860 d’entre elles se trouvaient en Syrie. Mais le nombre est probablement “largement plus important”, selon un responsable. Environ 98% du total des personnes touchées sont des civils.

Par ailleurs, des restes explosifs ont fait des victimes dans 10 pays. Ces engins contaminent encore 26 Etats et trois territoires au moins, dont 12 pays qui ont ratifié la Convention. Des clarifications sont attendues dans deux Etats parties.

Au moins 88 km2 de terres ont été dépolluées en 2016, en hausse de 25%, et près de 150’000 sous-munitions détruites. La Convention contre les armes à sous-munitions, entrée en vigueur en 2010, rassemble 102 Etats parties.

Plus de 40 Etats parties stockent ou ont stocké des armes à sous-munitions. Et 28 ont entièrement détruit leur dispositif, près de 1,5 million d’armes et près de 180 millions de sous-munitions. Ces chiffres constituent 97 et 98% du total.

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