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La Suisse a vu, en 2017, plus de milliardaires partir qu’arriver

La vente du laboratoire Actelion a promu Jean-Paul Clozel et son épouse au rang des milliardaires du classement 2017 de Bilan (archives). KEYSTONE/PATRICK STRAUB sda-ats

(Keystone-ATS) Parmi les 300 plus riches de Suisse, la famille Kamprad domine toujours, en 2017, le classement établi par Bilan. Toutefois, six milliardaires étrangers, dont le fondateur d’Ikea lui-même, sont partis s’installer sous d’autres cieux, contre deux arrivées.

Le patrimoine des trois fils Kamprad est estimé entre 48 et 49 milliards de francs, selon l’enquête de Bilan à paraître vendredi. Même si le géant suédois du meuble en kit n’est pas coté à la Bourse, la fortune familiale s’est étoffée de quelque 3 milliards sur un an.

Bien que domiciliés à l’étranger, Peter, Jonas et Mathias Kamprad sont inclus au palmarès du fait de leur passeport suisse. Mais leur père, Ingvar, longtemps l’homme le plus riche du pays, a quant à lui bel et bien quitté sa maison d’Epalinges (VD) pour retourner en Suède à l’âge de 90 ans.

Au total, l’enquête de Bilan relève neuf départs, principalement vers Londres. En sens inverse, elle recense quinze arrivées, en majorité des fortunes inférieures au demi-milliard de francs. Il apparaît donc que les riches qui quittent la Suisse sont souvent plus fortunés que ceux qui s’y installent.

Déménagements

C’est ainsi que le propriétaire du géant mondial de la pétrochimie Ineos, Jim Ratcliffe, dont Bilan évalue la fortune entre 5 et 6 milliards de francs, est retourné au Royaume-Uni. Sa société, basée à Rolle (VD), vient de racheter le club de football Lausanne-Sport.

Bilan signale également le déménagement outre-Manche d’Anne-Marie Latsis (3 à 4 milliards de francs), membre du clan grec actif dans le pétrole, l’immobilier et la banque. Alan Howard (1,5 à 2 milliards), cofondateur du gérant de hedge funds Brevan Howard, a rejoint sa famille dans la capitale britannique.

Reinold Geiger (1 à 1,5 milliard de francs), président et patron des cosmétiques L’Occitane, a, lui, quitté la Suisse romande pour le Luxembourg, où le groupe est basé. Enfin, toujours dans la catégorie des milliardaires, l’homme d’affaires Vasily Anisimov (2 à 3 milliards) ne réside plus en Suisse alémanique, mais en Russie.

Des mouvements qui s’expliquent, au-delà des conditions-cadres, par la situation familiale individuelle, soulignent les auteurs de l’enquête. Les aspects plus prosaïques, tels que la problématique des droits de succession, ne sont pas non plus à négliger.

Entrepreneurs locaux

Parmi les arrivées remarquées figure le comte belge Marc-Oswald van der Straten-Ponthoz. Avec une fortune estimée entre 1,5 et 2 milliards de francs, le descendant des créateurs de la bière Stella Artois, à l’origine du plus grand brasseur du monde AB-InBev, a pris ses quartiers dans le canton de Genève.

Autre nouveau venu en Suisse: l’homme d’affaires ukrainien Gennadiy Bogolyubov, avec un patrimoine de l’ordre de 1 à 1,5 milliard de francs. Le fondateur de la Banque Privat, depuis nationalisée, s’est installé dans la ville du bout du lac début 2017.

Le classement de Bilan accueille une douzaine de nouveaux noms et notamment plusieurs entrepreneurs locaux. Jérôme Félicité, à la tête du groupe Gerofinance fondé par son père, y fait son entrée (fortune estimée entre 100 et 200 millions),

Deux nouvelles fortunes locales du même ordre de grandeur proviennent aussi de l’immobilier: celle de l’entrepreneur Avni Orllati et celle de Raffaelo Radicchi, aujourd’hui le plus important propriétaire privé du canton de Neuchâtel.

Trio de tête

En 2017, Bilan retrouve le trio de tête de l’année précédente. Après les Kamprad, le Suisso-Brésilien Jorge Paulo Lemann reste deuxième. Le plus important actionnaire du brasseur AB-InBev dispose d’un patrimoine de 28 à 29 milliards de francs (+1 milliard d’un an à l’autre).

Les familles Hoffmann et Oeri, qui détiennent la majorité des voix du groupe pharmaceutique bâlois Roche, défendent leur troisième rang avec 24 à 25 milliards de francs (+1 milliard). La famille Joseph Safra, propriétaire de la banque bâloise J. Safra Sarasin, arrive ensuite avec 19 à 20 milliards (+2 milliards).

Quelques familles se voient soudainement promues au rang des milliardaires. C’est le cas de Martine et Jean-Paul Clozel à la suite de la vente en janvier de leur groupe bâlois Actelion à Johnson & Johnson. Idem pour la famille Schneider qui a cédé 80% de la marque horlogère Breitling au fonds britannique CVC Capital Partners.

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