La Suisse et d’autres pays ciblent la Chine sur les Ouïghours
(Keystone-ATS) La Suisse et de nombreux autres pays s’en sont pris à l’ONU à la politique chinoise contre les Ouïghours, demandant notamment la fermeture des camps d’internement. Mardi à Genève, plusieurs Etats ont demandé à Pékin de garantir un accès au Tibet et au Xinjiang.
« Nous protégeons les droits des minorités ethniques », a affirmé devant les Etats membres le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Le Yucheng. Selon lui, chacune d’entre elles est représentée au Congrès du peuple. La Chine avait dans le passé rejeté toute violation en raison de ses camps d’internement dans le Xinjiang et affirmé que ces sites contribuaient à cadrer la minorité musulmane.
Mardi, M. Le a ajouté aussi que davantage de personnes pouvaient participer à la politique et balayé les critiques sur cette question. « Les citoyens peuvent exprimer librement leur opinion tant qu’ils respectent la loi », a-t-il estimé. Notamment à Hong Kong, a insisité l’un des membres de sa délégation face aux préoccupations sur la répression dans la région autonome.
Mais « il est toujours possible d’améliorer » la situation des droits de l’homme, selon M. Le. Des déclarations qui n’ont pas convaincu de nombreux pays, de la Croatie à la Belgique en passant par l’Islande et le Japon. Comme la France, la Grande-Bretagne et d’autres, la Suisse a demandé la « fermeture des camps de rééducation » des Ouïghours dans le Xinjiang et un accès pour la Haute commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet.
La numéro deux de la Mission suisse auprès de l’ONU à Genève, l’ambassadrice Sabrina Dallafior, a aussi demandé que soient honorés les droits de l’homme des Tibétains et des autres minorités. Elle a appelé la Chine à mettre un terme à la pratique des résidences surveillées de défenseurs des droits de l’homme.
Millier de manifestants à Genève
Une parmi différentes restrictions à l’égard de ces militants dénoncées par les Etats-Unis. Le Canada s’est lui « globalement préoccupé par la détérioration des droits de l’homme » depuis 2013 et notamment par les détentions, la répression et la surveillance « massives » de la minorité musulmane. Un diagnostic également lancé par la Grande-Bretagne sur les libertés fondamentales.
Même des acteurs souvent visés pour leurs droits de l’homme comme le Bélarus ont lancé des griefs à l’égard de la Chine. Sans mentionner les camps d’internement des Ouïghours, il a appelé à oeuvrer au développement économique et social de tous les groupes ethniques. D’autres Etats, comme le Brésil, ont appelé à mettre un terme ou à un moratoire sur la peine de mort.
Sur la Place des Nations, en marge de la discussion, environ un millier de membres de la minorité musulmane chinoise et de Tibétains ont demandé à l’ONU de s’exprimer sur la situation de « plus d’un million de Ouïghours détenus arbitrairement ». Ils ont dénoncé des camps « nazis » et des avortements forcés au Xinjiang. Et la « dictature » de l’homme fort de cette région Chen Quanguo.