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La tech chinoise confiante en DeepSeek et en l’avenir

Keystone-SDA

Les firmes technologiques chinoises ont minimisé vendredi les préoccupations à l'étranger concernant le robot conversationnel DeepSeek et affiché leur confiance quant aux perspectives des startups engagées dans la course mondiale à l'intelligence artificielle.

(Keystone-ATS) Le « chatbot » R1 de l’entreprise DeepSeek, basée à Hangzhou (est de la Chine), a stupéfié le secteur le mois dernier avec ses performances, comparables à celles de ses concurrents occidentaux mais obtenues à une fraction du coût.

Des questionnements sur le traitement des données personnelles des utilisateurs ont toutefois conduit plusieurs pays, dont la Corée du Sud, l’Italie, l’Australie et certains Etats américains à restreindre pour le moment son utilisation.

« Ces dernières années, la Chine a fait face à toutes sortes de restrictions, en particulier de la part des Etats-Unis », déclare à l’AFP Sun Dasheng, employé du fabricant de serveurs pour l’intelligence artificielle Puersai Computer.

« Mais notre pays met actuellement tout en oeuvre pour poursuivre sa marche en avant », souligne-t-il lors de la Conférence mondiale des développeurs, consacrée à l’IA et organisée à Shanghai.

« Avertissement »

Son enthousiasme était partagé par d’autres exposants, qui affichaient fièrement leur utilisation du modèle de DeepSeek, même si la désormais célèbre startup n’était pas elle-même représentée au salon – où étaient par ailleurs exposés de nombreux robots humanoïdes.

« Maintenant que le modèle (R1 de DeepSeek) est disponible, nous pensons que les secteurs ou produits liés aux grands modèles de langage vont connaître un développement encore plus poussé », déclare Mark Feng, chef de produit chez Mobvoi, un fabricant de robots conversationnels.

Avant l’arrivée de DeepSeek, beaucoup pensaient que la Chine « n’était pas en mesure de créer un grand modèle d’IA à la hauteur des Etats-Unis », affirme Lian Feng, employé de la société shanghaïenne Tiangang AI Trading Platform.

Mais selon lui, la Chine a désormais prouvé qu’elle pouvait concevoir des logiciels de pointe, sans compter qu’elle dispose d’une chaîne d’approvisionnement très efficace, ce qui lui donne un avantage sur les Etats-Unis.

Le président américain Donald Trump a ainsi jugé que DeepSeek constituait un « avertissement » pour les industriels américains, notamment en raison du relatif faible coût de conception du modèle R1.

Comme Android

DeepSeek a déclaré n’avoir dépensé que 5,6 millions de dollars (à peine moins en francs) pour développer son modèle, un chiffre dérisoire en comparaison aux milliards dépensés par les groupes américains dans l’IA ces dernières années.

Lian Feng, de Tiangang AI, voit dans le succès de DeepSeek un tournant aussi marquant que l’apparition d’Android en 2008, laquelle avait bousculé le marché des smartphones en offrant une alternative moins chère à l’iOS d’Apple.

Selon lui, le prix élevé des iPhones, qui dominaient alors le marché, « freinait la croissance fulgurante des smartphones et de l’ère de l’internet mobile ».

De la même manière, M. Lian pense que DeepSeek va profondément révolutionner le marché de l’IA générative – tout comme Android avait redéfini le secteur des smartphones.

« Je pense que nous avons encore une marge de progression (…) D’ici trois à cinq ans, nous verrons un paysage encore plus prometteur », conclut Sun Dasheng, de Puersai Computer.

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