Le chef de l’UNRWA appelle la Suisse à la solidarité
(Keystone-ATS) Le chef suisse de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a appelé la Suisse à se montrer solidaire. Sans financement, l’organisation humanitaire devra cesser ses activités en avril, selon Philippe Lazzarini.
Le gouvernement suisse et les commissions doivent être conscients de ce que cela signifie si l’UNRWA n’est plus en mesure de financer ses activités, a déclaré M. Lazzarini dans une interview publiée samedi par Tamedia. Les mesures visant à sauver des vies dans la bande de Gaza sont tout autant concernées que les activités en Cisjordanie, en Syrie, en Jordanie et au Liban.
Après de graves reproches à l’encontre de l’organisation humanitaire des Nations Unies, la Suisse a mis en attente le versement de l’aide pour l’année en cours. Il s’agit d’une contribution de 20 millions de francs. Le Conseil fédéral souhaite prendre une décision à ce sujet au printemps, comme il ressort de l’interview. Lazzarini se présentera fin mars à la Commission de politique extérieure.
L’UNRWA est au centre d’une controverse. Israël a accusé 12 des 30’000 collaborateurs régionaux d’être impliqués dans l’attaque du groupe islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Depuis ces accusations, Lazzarini n’a pas eu de contact avec le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis, comme il l’a dit. D’après des entretiens antérieurs, il a l’impression que Cassis reconnaît le rôle de l’UNRWA au Proche-Orient.
Campagne contre l’organisation humanitaire
Lazzarini part du principe qu’Israël mène une campagne contre l’organisation humanitaire « visant à détruire l’UNRWA », a-t-il déclaré à Tamedia. Cette campagne ne date pas des récentes accusations : « C’est un objectif politique à long terme, car on pense que si l’organisation humanitaire est supprimée, le statut de réfugié palestinien sera réglé une fois pour toutes – et donc le droit au retour », a-t-il déclaré.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, les deux plus gros contributeurs, ont entre-temps suspendu leur aide. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé fin janvier à garantir la poursuite des opérations de l’agence de l’ONU.