Le dialogue est primordial face aux activistes du climat (police)
(Keystone-ATS) Les manifestants d’Extinction Rebellion qui ont bloqué la ville de Lausanne à quatre reprises posent de nouveaux défis aux forces de l’ordre. Pour le commandant de la police Olivier Botteron, « le dialogue est primordial » face à ces adeptes de la résistance passive.
La police a certes reçu une multitude d’appels de gens mécontents lors des différents sit-in. « Mais ma première mission, lorsque des activistes s’approprient une rue ou un pont, c’est indirectement de les protéger en fermant les différents axes, comme pour un cortège autorisé – même si je ne peux pas accepter leur mode de faire », explique-t-il dans une interview publiée dans le Matin Dimanche.
Risques disproportionnés
« La situation doit revenir à la normale par le dialogue; que cela prenne 3, 6 ou 9 heures », poursuit-il. « Sans passer – comme on nous l’enseigne habituellement – par une phase de haute intensité. C’est quelque chose de nouveau pour tous les corps de police. »
Quant aux personnes qui se collent les mains à des éléments de l’expace public, « je dois reconnaître que c’est la première fois en plus de trente ans de métier que je vis une situation pareille », note M. Botteron. « Ces manifestants prennent des risques, qui sont, à mon sens, démesurés par rapport à leur souhait de s’exprimer dans l’espace public ».
Tenue de tous les jours
Olivier Botteron a aussi introduit le fait que l’ordre peut être rétabli « en arborant la tenue du policier de tous les jours (qui n’est pas ignifuge), sans recourir à quelque protection que ce soit, ni à un quelconque dispositif antiémeute, tout en restant ferme. »
« Nous sommes face à des gens qui ne cherchent pas la confrontation, je n’ai pas de raison de montrer plus d’autorité et d’utiliser des moyens coercitifs », relève le colonel.
Justesse du discours
Le chef de la police se dit « convaincu de la justesse de leur discours. Je dois garantir cette liberté d’expression, mais également préserver l’Etat de droit en rétablissant l’autorité publique qui m’est déléguée par l’Etat ».
« Lors des manifestations à prévoir ces prochaines années, mes collaborateurs pourraient très bien se retrouver face à leurs enfants », souligne Olivier Botteron qui dit en avoir parlé avec sa fille de 19 ans. « Elle a le droit d’avoir son opinion, mais pourrait se retrouver face à son père ».