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Le nombre d’annonces publiées sur « No Billag » est dans la moyenne

Le nombre d'annonces publiées dans les journaux sur l'initiative "No Billag" diverge fortement entre les régions linguistiques (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Le nombre d’annonces publiées dans les journaux sur l’initiative « No Billag » s’inscrit dans la moyenne. On constate toutefois de nettes différences régionales: les annonces ciblent surtout les régions des minorités linguistiques.

Jusqu’au 21 février, soit 11 jours avant le scrutin du 4 mars, 310 annonces ont été publiées dans les 52 médias imprimés passés en revue, contre 282 en moyenne pour les 48 campagnes de votations fédérales étudiées depuis 2013. C’est ce que révèle une étude publiée vendredi par l’Année Politique Suisse, un département de l’Institut de sciences politiques de l’Université de Berne.

Par rapport à cette relative tiédeur de la campagne d’annonces, l’intensité est plus élevée dans les rédactions et sur les réseaux dits sociaux. La campagne y a débuté très tôt et elle a donné lieu à de nombreux articles rédactionnels et à des débats virulents sur le réseau Twitter par exemple, ont constaté les chercheurs.

La répartition géographique des annonces est très contrastée. Elles ont été au nombre de 133 en Suisse alémanique (35 pour l’initiative et 98 contre), 67 en Suisse italienne (58 pour et 9 contre), 62 en Suisse romande (aucune pour) et 30 dans les Grisons (3 pour et 27 contre). A ces chiffres s’ajoute une petite vingtaine de publicités « neutres », qui annonçaient par exemple un débat.

Au total, 196 annonces s’opposaient à l’initiative – qui exige l’abolition de la redevance radio-TV – et 96 y étaient favorables. La campagne s’est fortement concentrée sur certaines régions. Les opposants à cette initiative se sont ainsi particulièrement engagés dans les Grisons, en Suisse romande et en Suisse orientale. Les partisans du texte ont de leur côté beaucoup investi au Tessin.

Craintes pour la diversité médiatique

En Suisse romande et dans les Grisons, les craintes sont fortes, en cas d’acceptation de l’initiative, de perdre de la diversité médiatique dans sa propre langue. Au Tessin, l’énorme déséquilibre en faveur des annonces défendant l’initiative (58-9) s’explique en partie par l’activisme du journal de la Lega, le Mattino della domenica, qui a publié 31 annonces favorables à « No Billag ».

D’autres facteurs peuvent toutefois jouer un rôle au Tessin, comme la tentation d’exprimer un vote de protestation contre la SSR ou contre l’Etat, notent les auteurs de l’étude. Les annonces favorables à l’initiative se concentrent en tout cas beaucoup sur ces thèmes. A relever aussi le peu d’annonces publiées dans les cantons alémaniques les plus peuplés (Zurich, Berne et Argovie).

Journaux régionaux privilégiés

L’étude de l’Université de Berne met en exergue une autre particularité de cette campagne par rapport à d’autres: les annonces ont été publiées principalement dans des journaux régionaux. Lors de certaines autres votations, comme l’initiative « AVSplus », les campagnes étaient beaucoup plus visibles au plan national et touchaient donc un public plus large.

Une initiative ayant besoin, pour passer, de la double majorité du peuple et des cantons, des comités anti-« No Billag » ont-ils ciblé leurs annonces sur certains cantons, dans l’espoir d’obtenir un rejet au vote des cantons? Cet aspect n’a pas été étudié, mais ce n’est probablement pas le cas, estime Marc Bühlmann, directeur de l’Année Politique Suisse, interrogé par l’ats.

Pour certaines votations, cette stratégie est utilisée, confirme le chercheur. Mais pour « No Billag » plutôt pas, selon lui, car il n’existe pas de comité national. « Dans cette campagne, on a plutôt investi de manière ciblée en fonction des régions linguistiques ».

Régime financier

Pour le deuxième objet en votation le 4 mars, soit le nouveau régime financier 2021 qui doit prolonger la perception de la TVA et de l’impôt fédéral direct, la campagne d’annonces est quasi inexistante, relève l’étude bernoise. Cela s’explique par le fait que cet objet n’est pratiquement pas contesté.

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