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Le nombre d’interruptions de grossesses en légère hausse en 2020

Manifestation nationale en 1975 en faveur de la légalisation de l'avortement. Vingt-sept ans plus tard, la "solution du délai" entre en vigueur. En 2020, un peu moins de 11'000 femmes y ont eu recours (archives). Keystone/PHOTOPRESS-ARCHIV/STR sda-ats

(Keystone-ATS) En 2020, 10’906 interruptions de grossesse ont été pratiquées en Suisse, un peu plus qu’en 2019. Il y en a eu en moyenne 6,8 pour 1000 femmes âgées entre 15 et 44 ans. La prise de médicaments a été privilégiée, les interventions chirurgicales ne représentant que 21%.

Les interruptions de grossesse par prise de médicaments ont augmenté de 11% par rapport à 2019. La plupart des avortements ont eu lieu dans les huit premières semaines de grossesse et 95% d’entre elles ont été réalisées avant la douzième semaine.

Après avoir suivi une baisse depuis 2010, le taux d’interruptions de grossesse a augmenté depuis 2017, passant de 6,2 à 6,8 interruptions pour 1000 femmes résidant en Suisse. Le taux de 2020 s’apparente à celui de 2010, indique jeudi l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Pour 1000 naissances vivantes, on comptait environ 127 grossesses interrompues en 2020, soit à peu près le même niveau qu’il y a huit ans. Jusqu’en 2017, cette proportion avait baissé, passant d’environ 140 en 2007 à 113 en 2017. Depuis, ce taux a de nouveau augmenté.

Variations entre cantons

Les taux d’interruption de grossesse varient beaucoup d’un canton à l’autre: Appenzell Rhodes-Intérieures et Uri affichent les taux les plus bas, avec 2,5 interruptions pour 1000 femmes. Genève présente le taux le plus élevé (10,9), suivi de Vaud et de Bâle-Ville (9,1). C’est dans les deux Bâle et à Schaffhouse que les taux d’avortement ont le plus augmenté en 2020 par rapport à l’année précédente, note l’OFS.

La proportion d’avortements touchant des femmes issues de la migration a diminué: de 2007 à 2016, celles-ci représentaient plus ou moins la moitié, mais leur proportion est depuis en baisse. En 2020, seuls 38% des interruptions ont concerné des femmes étrangères vivant en Suisse. Obwald a enregistré la plus forte proportion (60%), tandis que Berne et Bâle-Campagne la plus faible (34%).

Chez les adolescentes de 15 à 19 ans, le taux d’avortement est resté relativement stable à un faible niveau et n’a pas connu d’augmentation par rapport à l’année précédente. Dans ce groupe d’âge, le taux se situe à 3,5 interruptions pour 1000 femmes.

Dans l’ensemble, 6% de tous les avortements ont concerné des femmes de cette catégorie. La plus forte proportion a été enregistrée à Uri (13%). Dans toute la Suisse, onze interventions chirurgicales ont impliqué des femmes de moins de 15 ans, selon l’OFS.

Cas exceptionnels

Dans des cas exceptionnels, il est possible en Suisse d’avorter après la douzième semaine sans conséquence pénale, rappelle l’OFS. En 2020, 4,6% des interruptions entraient dans cette catégorie.

Dans 60% des cas connus, le facteur décisif concernait un problème physique chez la mère ou l’enfant. Dans 30% des cas, il s’agissait d’un ou plusieurs motifs psychosociaux. Dans 7% des cas, la mère avait des problèmes psychiques.

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