Le président sud-coréen vient sceller un rabibochage avec Pékin
(Keystone-ATS) Le nouveau président sud-coréen, Moon Jae-In, a entamé mercredi sa première visite officielle à Pékin. Elle se fait dans l’espoir de sceller une réconciliation avec la Chine, après les tensions provoquées par l’installation d’un bouclier antimissiles américain.
Commerces et automobiles sud-coréens boycottés, touristes aux abonnés absents: Pékin a fait payer cher en début d’année la décision du précédent gouvernement sud-coréen d’installer le système anti-missile Thaad afin de contrer la menace nord-coréenne.
Pékin voit dans ce système une atteinte à sa propre force de dissuasion. Mais les deux pays ont publié le mois dernier un communiqué commun dans lequel ils se sont engagés à remettre leur relation sur les rails.
La Chine a depuis commencé à réautoriser les voyages en groupe de touristes chinois en Corée du Sud.
Le nucléaire au centre
M. Moon, élu en mai dernier, s’est engagé à rétablir les liens avec Pékin, premier partenaire commercial de la Corée du Sud.
Durant sa visite, qui dure jusqu’à samedi, il sera reçu jeudi par le président Xi Jinping. La question du programme nucléaire et balistique nord-coréen devrait occuper une place centrale dans les discussions.
Pékin a voté les dernières sanctions de l’ONU prises en réaction à un essai nucléaire nord-coréen le 3 septembre. Mais les Etats-Unis de Donald Trump appellent la Chine, qui assure les neuf dixièmes du commerce nord-coréen, à stopper totalement les livraisons de pétrole à son voisin.
Discussions sans conditions
Alors que Washington assure que toutes les options, y compris militaires, sont ouvertes contre Pyongyang, la Chine appelle régulièrement au dialogue et ne veut pas assister à l’effondrement du régime de Kim Jong-Un.
Pékin a proposé une suspension du programme nucléaire et de missiles nord-coréens en échange d’une suspension des manoeuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Cette offre a été repoussée par Washington.
Le secrétaire d’Etat américain a toutefois assuré mardi que son pays était prêt à ouvrir des discussions « sans conditions préalables » avec Pyongyang, même si l’objectif reste d’obliger la Corée du Nord à abandonner son programme nucléaire.