Le SMI choit sous les 11’000 points dans les premiers échanges

Le rebond mardi de la Bourse suisse a fait long feu, alors que les droits de douane supplémentaires américains sur les importations de près de 60 pays, dont celles de la Suisse à hauteur de 31%, sont entrés en vigueur.
(Keystone-ATS) Du côté de Wall Street, le Dow Jones s’est essoufflé en fin de séance mardi, cédant 0,8%, alors qu’il avait décollé de près de 4% à l’ouverture. Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, a abandonné 2,15% et le S&P 500 1,57%. En Asie, à la Bourse de Tokyo le Nikkei plongeait de 5%, les autres places d’Extrême-Orient fléchissant aussi fortement.
Dès 06h00, le 2e volet des droits de douane supplémentaires décidés par Donald Trump est entré en vigueur et les pays avec lesquels les Etats-Unis affichent un déficit commercial particulièrement élevé selon Washington sont soumis à des taxes punitives. La Chine, qui a elle-même pris des mesures de rétorsion, est particulièrement touchée, les marchandises arrivant au Pays de l’Oncle Sam étant désormais taxées à hauteur de 104%.
Les décisions de politique commerciale du président américain Trump pèsent sur le dollar américain, « alors que les paris de récession sont en hausse, la récession la plus stupide de l’histoire du monde, probablement » observe pour sa part Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. Et les investisseurs devront encore attendre pour un éventuel soutien de la Réserve fédérale américaine, ses responsables affirmant que la politique monétaire est bien placée pour faire face aux perturbations tarifaires. Mais un effondrement plus important pourrait les faire changer d’avis.
Après avoir ouvert en repli de 2,65%, le SMI creusait ses pertes dans les premiers échanges, notant vers 09h30 au-dessous de la barre des 11’000 points à 110’975,90 points, soit une chute de 3,4%. L’indice phare avait clôturé la veille sur un bond de 2,82%, reprenant près de 300 points, alors qu’il s’était délesté de plus de 1500 points depuis mercredi et l’annonce des nouveaux droits de douane américains, dont un taux de 31% frappant les exportations helvétiques vers les Etats-Unis.
En haut de tableau, le rouge était moins foncé pour le bon du chocolatier zurichois Lindt (-0,4%) et pour le spécialiste encore genevois de l’inspection et de la certification SGS (-0,6%) ainsi que le sous-traitant pharma bâlois Lonza et la défensive Swisscom (-1% tous deux).
Les trois poids lourds de la cote, le bon Roche ainsi que les nominatives Novartis et Nestlé étaient en revanche en souffrance. Le premier, lanterne rouge, dégringolait de 5,2%, le deuxième 5,1%, alors que Nestlé reculait de 2,2%. Le géant bâlois des génériques Sandoz Group perdait 4,3%, tout comme le fabricant valdo-californien des périphériques et accessoires informatiques Logitech.
Le géant genevois du luxe Richemont dévissait de 3,6% et le numéro un mondial de l’horlogerie, le biennois Swatch Group de 2,8%.
Les financières ne faisaient guère mieux, Julius Bär plongeant de 5,5%, le gestionnaire d’actifs zougois Partners Group de 3,3%) et UBS de 4,7%. Les assureurs Swiss Life (-2,3%), Zurich Insurance (-2,1%) et Swiss Re (-2,6%) peinaient aussi.