Le Valais s’attend à d’importants dégâts dus au gel
(Keystone-ATS) Les arboriculteurs ont lutté contre le gel en Valais où le thermomètre a frisé les moins six degrés. Ils s’attendent à des dégâts conséquents sur les coteaux. Les chiffres seront connus la semaine prochaine.
Le gel a frappé les vergers valaisans depuis dimanche et les arboriculteurs qui ont lutté sans relâche sont inquiets. « La nuit la plus froide était celle de mercredi à jeudi, mais la précédente était la plus compliquée en raison des intempéries », a indiqué à Keystone-ATS Olivier Borgeat, secrétaire général de l’Interprofession des fruits et légumes du Valais (IFELV).
Dans la nuit de mardi à mercredi, le fort vent et la neige ont en effet entravé le bon fonctionnement des bougies chauffantes que les arboriculteurs placent sous les abricotiers situés sur les coteaux. « Nous nous attendons à d’importants dégâts », indique Olivier Borgeat.
Pour l’heure, impossible pour le secrétaire général de l’IFELV de donner une évaluation précise et chiffrée des dommages. « Nous le pourrons dans une semaine, après avoir tiré un bilan avec l’office cantonal d’arboriculture et cultures maraîchères », précise-t-il.
Les fraises et les asperges vertes pourraient aussi avoir été touchées. Les vignes les plus précoces également.
Aspersion et bougies
Le Valais compte quelque 2000 hectares d’arbres fruitiers, dont 400 environ sur les coteaux (des abricotiers). Les abricotiers, mais aussi les pommiers, les poiriers et les cerisiers en fleur sont très sensibles au gel dès -0,5 degré.
Fin mars dernier, les arboriculteurs valaisans ont déjà fait face à un épisode de gel. Mais les pertes occasionnées se sont élevées à moins de 10%.
En plaine, le moyen de lutte principal est l’aspersion des arbres avec de l’eau tirée de la nappe phréatique. La transformation de l’eau en glace libère de la chaleur qui va protéger le fruit. Sur les coteaux, les arboriculteurs privilégient les bougies, car l’irrigation par aspersion risque notamment de provoquer des ravinements.
Aides possibles
En cas de gros dégâts, les arboriculteurs ne peuvent pas compter sur des assurances, trop chères à contracter, mais bénéficient parfois d’une aide cantonale. Cela avait été le cas en 2017, lorsque le gel avait durement frappé le canton, entraînant une perte de récolte de 35% dans l’arboriculture (50% des abricotiers) et 30% dans la viticulture.
La perte financière s’était montée au total à 70 millions de francs. Canton et Confédération avaient octroyé une aide de 7,6 millions de francs.
Rester vigilant
Le gel n’est pas exceptionnel dans le canton. Mais changement climatique oblige, les arboriculteurs craignent d’être soumis à des épisodes de plus en plus intempestifs et violents à l’avenir, note Olivier Borgeat.
La météo devrait être plus clémente ces prochains jours. Mais il s’agit de rester vigilant. Les risques de gel de printemps sont possibles jusqu’à la mi-mai.