Les «Neinsager» ont encore frappé

A Schwytz, les citoyens votants ne se sont pas laissés influencés par l'esprit de Noël. Keystone

Quatre demandes (sur quatre) refusées à Schwytz. Huit sur quinze à Emmen. Ici, pour devenir Suisse, mieux vaut ne pas être né dans les Balkans.

Les citoyens de Schwytz et d’Emmen (LU) votaient à nouveau, ce week-end, sur des demandes de naturalisation présentées par des habitants de ces communes d’origine étrangère. Et les résultats prouvent, une fois de plus, que les citoyens de Suisse centrale ont tendance à se méfier des candidats d’origine balkanique.

Ainsi, à Schwytz, la naturalisation a été refusée à l’ensemble des postulants qui se présentaient, soit deux familles et deux femmes originaires de Bosnie, de Croatie ou de Turquie. Des refus qui se sont joués, à chaque fois, à une petite centaine de voix de différence.

Pour mémoire, le 23 septembre, les habitants du chef-lieu avaient déjà repoussé les dix demandes qui leur étaient soumises, parmi lesquelles celles de familles bien intégrées dans la commune. Et le Conseil municipal avait alors tenté de discuter avec les partis pour éviter qu’une telle débâcle ne se reproduise. En vain.

Huit sur quinze à Emmen

A Emmen, dans le canton de Lucerne, toutes les demandes de naturalisation de personnes provenant des Balkans ont été rejetées, à l’exception de celle d’une fillette yougoslave de 11 ans. Les autres candidatures – qu’elles proviennent de Marocains, de Portugais, d’Italiens ou de Philippins – ont toutes été nettement acceptées.

Le Conseil municipal d’Emmen ne cache pas sa déception. Mais, pour lui, ce résultat est le reflet du mécontentement suscité par la politique d’asile de la Confédération.

Le Conseil en conclut qu’il n’est pas raisonnable de soumettre les naturalisations au verdict des urnes dans une commune de la taille d’Emmen. En ajoutant qu’il faudrait examiner le transfert de cette compétence à une commission élue par le peuple.

swissinfo avec les agences