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Les banques de Tell visent la Grosse Pomme

Des banquiers et des régulateurs financiers suisss sont aux Etats-Unis cette semaine pour y planter le drapeau de la place financière helvétique.

Mercredi soir, à New York, avec Pascal Couchepin, ils ont donné le coup d’envoi officieux de «Swisspeaks».

Le principal événement financier du festival était agendé mercredi soir. Il s’agissait, en l’occurrence, d’un débat (suivi d’un dîner) en présence du président de la Confédération et de Phil Gramm, ancien sénateur du Texas est actuel vice-président de UBS Warburg.

Le plaidoyer de Pascal Couchepin

S’exprimant devant un prestigieux parterre au Metropolitan Club de New York, Pascal Couchepin a insisté sur les efforts accomplis par la Suisse dans la lutte contre le financement du terrorisme.

«Immédiatement après les attentats du 11 septembre, la Suisse était considérée comme un havre potentiel pour le financement des activités terroristes. Or, a rappelé le président de la confédération, nous avons prouvé au monde que le secret bancaire suisse ne protège aucune activité criminelle, quelle qu’en soit la nature.»

Un avis partagé par Phil Gramm. «Je crois qu’aucun autre pays n’a fait autant d’efforts que la Suisse pour être leader dans la lutte contre le blanchiment d’argent, a renchérit l’ancien sénateur du Texas. Le gouvernement des Etats-Unis a d’ailleurs exprimé sa reconnaissance aux banques suisses pour ce qu’elles ont fait après le 11 septembre.»

Phil Gramm a, par ailleurs, pris la défense de la Suisse dans le litige qui l’oppose à l’Union européenne (UE) à propos du secret bancaire. Il s’est dit fermement opposé à tout système permettant à l’Europe des Quinze de contrôler l’argent que ses ressortissants ont placé à l’étranger et de le taxer.

«L’un des aspects de la liberté est de pouvoir faire circuler son argent, a marté Phil Gramm mercredi soir. Le projet de taxation de l’Union européenne va à l’encontre de cette liberté. Et je doute que les Etats-Unis soutiennent un jour un tel système.»

Damer le pion aux mythes

Quelque 300 membres de la communauté financière new yorkaise étaient avaient été invités à cette soirée-événement. Parmi lesquels des opérateurs en bourse, des représentants de banques d’investissements, des conseillers financiers et des gérants d’actifs institutionnels.

En fait, cet événement faisait suite à une autre manifestation du même genre organisée en mars de l’an passé sous la bannière de «Suisse Plus».

Pour mémoire, cette association regroupe l’Association suisse des banquiers (ASB), la Bourse suisse (SWX), le FSG Swiss Financial Service Group et le Groupe Telekurs.

«Notre objectif était d’informer la communauté financière américaine des atouts de la place financière helvétique», souligne James Nason de l’Association suisse des banquiers.

«Nous voulions aussi profiter de l’occasion pour enfoncer le clou une fois pour toute, ajoute-t-il. Le secret bancaire suisse ne vise pas à protéger terroristes et criminels. La Suisse est une place financière internationale parfaitement contrôlée.»

«Vous ne pouvez pas rester assis dans un fauteuil en attendant que les autres vous comprennent, poursuit James Nason. Il faut prendre les devants pour damer le pion aux mythes, aux idées reçues.»

Pendant des années, c’est vrai, l’ASB a eu du mal à lutter contre les idées reçues. Des préjugés qui sortent, pour James Nason «tout droit d’un roman policier».

Non, insiste-t-il, en Suisse, n’importe qui peut ne peut pas entrer dans une banque avec une valise pleine de dollars pour y ouvrir un compte anonyme.

swissinfo, Robert Brookes, New York
(traduction: Isabelle Eichenberger)

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