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Les Grisons veulent tuer quatre de leurs douze meutes de loups

Au total, le canton des Grisons souhaite abattre jusqu'à 27 loups dont quatre meutes entières et les deux tiers des jeunes loups de deux autres meutes (archives). KEYSTONE/GRUPPE WOLF SCHWEIZ GWS sda-ats

(Keystone-ATS) Le canton des Grisons veut tuer un tiers de ses douze meutes de loups. Il en a fait la demande à la Confédération. Il entend ainsi réduire au minimum les conflits survenus dans certaines zones entre « loups à problèmes », population et animaux de rente.

Les autorités grisonnes souhaitent mettre à mort les quatre meutes de Stagias, de Vorab, de Beverin et de Lenzerhorn. Elles entendent éviter que les deux premières ne continuent à attaquer des bovins et que les deux autres passent à nouveau outre les mesures de protection des troupeaux durant la prochaine saison de pâturage, écrit mardi la Chancellerie d’Etat du canton.

Deux autres meutes aussi visées en partie

Le gouvernement grison veut aussi tuer jusqu’à deux tiers des petits de deux meutes présentes près de Davos et dans le Val Poschiavo. Au total, le canton vise jusqu’à 27 animaux.

Actuellement, 17 loups grisons sont déjà condamnés par une autorisation de mise à mort délivrée par la Confédération sur la base de l’ancienne loi encore en vigueur. Le canton entend donc en abattre 44 dans l’ensemble. Il compte environ 130 loups sur son territoire.

Nouvelle législation dès décembre

La loi fédérale révisée sur la chasse, qui autorise la mise à mort de loups à titre préventif en cas de feu vert de l’Office fédéral de l’environnement, entre en force le 1er décembre.

Elle prévoit que les tirs proactifs de loups sont possibles entre le 1er septembre et le 31 janvier si la meute est réputée représenter un danger ou a causé des dommages. Exceptionnellement, des mises à mort pourront être autorisées à certaines conditions en été pour préserver le bétail.

Le canton des Grisons entend faire appel notamment à des chasseurs pour compléter l’effectif de ses gardes-chasse dans l’abattage des loups.

Stopper la croissance des populations

« Nous voulons intervenir là où les conflits sont les plus grands », a expliqué la conseillère d’Etat Carmelia Maissen (Le Centre) lors d’une rencontre mensuelle du gouvernement grison avec les médias. Le but est de stopper la croissance de la population de loups et d’effrayer les canidés survivants.

Après la réduction à venir du nombre de meutes, le canton entend tirer, au printemps, un premier bilan de ces mises à mort préventives. Sur cette base, il déterminera ensuite l’étendue de la prochaine demande de régulation dans un an.

La section grisonne du WWF ne conteste pas la décision du canton de demander l’autorisation de chasser des meutes entières de loups. Elle doit encore évaluer l’impact d’une telle démarche sur la forêt et sur son renouvellement, mais sa directrice Anita Mazzetta estime que cette décision « va dans la bonne direction », selon des propos recueillis par la radio alémanique SRF.

Le Groupe Loup Suisse « choqué »

Tout autre son de cloche de la part du Groupe Loup Suisse qui estime que le canton des Grisons « va trop loin ». Interrogé par Keystone-ATS, son directeur David Gerke estime « choquant que presque toutes les meutes de la région de la Surserlva soient éliminées, car les dégâts y étaient limités cette année », selon lui.

Le Groupe Loup Suisse accuse les autorités grisonnes d’avoir privilégié uniquement les voeux de l’agriculture. Selon lui, la mise à mort de meutes entières est une mesure disproportionnée, lorsqu’on compare les dégâts commis par des loups à ceux que commet le gibier dans les forêts. Berger et chasseur lui-même, David Gerke doute que l’on aide ainsi réellement l’agriculture, car « de nouveaux loups vont s’installer de toute manière » dans la région.

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