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Les Suisses disent oui à l’initiative anti-minarets

Un symbole de domination? Manifestement, l'argument des initiants a porté. Pixsil

La construction de nouveaux minarets pourrait à l'avenir être interdite en Suisse. Selon les premières projections de l'institut gfs.bern, les Suisses ont accepté cette initiative populaire par 58% des voix. L'interdiction d'exporter du matériel de guerre a en revanche été rejetée.

Soutenue par l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) et l’Union démocratique fédérale (UDF / droite chrétienne) mais combattue par tous les autres partis et par le gouvernement, l’initiative anti-minarets a manifestement séduit les Suisses, qui se sont rendus aux urnes dans une proportion nettement plus élevée que d’habitude (55%).

Les premières projections de l’institut de sondage gfs.bern pour le compte de SSR SRG idée suisse montrent en effet que 58% d’entre eux auraient glissé un oui dans l’urne. Quant aux cantons, un grand nombre d’entre eux se dirigeraient vers l’acceptation de cet objet.

L’édification de tels monuments pourrait donc désormais interdite en Suisse. Le dernier sondage gfs sur la question indiquait pourtant un refus dominant de l’initiative par 53% de non, contre 37% de oui et 10% d’indécis. Mais il est vrai que le oui avait progressé entre le premier et le second sondage, fait plutôt inhabituel s’agissant d’une initiative.

Considérant que les minarets ne sont pas indispensables à la pratique de l’islam, mais qu’ils constituent plutôt le symbole d’un islam conquérant, les partisans de l’initiative ont mené une campagne jugée agressive mais qui a apparemment porté ses fruits.

Les autres partis ont quant à eux mis en garde contre une acceptation de l’initiative, estimant notamment qu’une telle interdiction irait à l’encontre du principe de la liberté religieuse et qu’elle aurait pour effet de stigmatiser les quelque 4% de musulmans qui habitent en Suisse.

Le gouvernement a par ailleurs fait connaître sa position inhabituellement tôt. Dès le dépôt du texte, il s’y est opposé, insistant par la suite sur le fait qu’interdire les minarets vexerait inutilement le monde musulman et que l’image de la Suisse dans le monde s’en trouverait sérieusement écornée.

Un non sur les exportations d’armes

Le second objet, l’initiative populaire du Groupe pour une Suisse sans armée (GsSA) demandant l’interdiction pour la Suisse d’exporter du matériel de guerre, des munitions et du savoir-faire militaire vers l’étranger, a d’ores et déjà échoué puisque rejeté à la majorité des cantons.

Selon les dernières projections de l’Institut gfs.bern, seuls 32% des citoyens suisses auraient par ailleurs glissé un oui dans l’urne. Un résultat qui confirme les tendances enregistrées lors du dernier sondage à ce propos, lequel montrait que 50% des personnes interrogées avaient l’intention de refuser le texte et que 39% seulement l’accepteraient.

Pour soutenir cette idée déjà refusée deux fois par le passé en 1972 et en 1997, la gauche et les chrétiens engagés avançaient principalement des arguments moraux, jugeant que la Suisse, qui est notamment dépositaire des Conventions de Genève, doit servir de modèle et ne plus se livrer au «commerce de la mort».

Les opposants de droite en revanche estimaient qu’une telle interdiction provoquerait la ruine de l’industrie d’armement helvétique – avec à la clef des pertes d’emploi – et mettrait en péril la défense nationale.

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Initiative populaire

Ce contenu a été publié sur L’initiative populaire permet à des citoyens de proposer une modification de la Constitution. Pour être valable, elle doit être signée par 100’000 citoyens dans un délai de 18 mois. Le Parlement peut directement accepter l’initiative. Il peut aussi la refuser ou lui opposer un contre-projet. Dans tous les cas, un vote populaire a lieu. L’adoption…

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Un oui sur le financement aérien

Sur le troisième et dernier objet soumis au peuple – à savoir la taxation du kérosène utilisé pour les vols aériens internes à la Suisse -, les Suisses ont manifestement suivi les recommandations du gouvernement. L’institut gfs annonce en effet une tendance estimée à 65% de oui.

Jusqu’à présent, cette taxe – environ 60 millions de francs par an – a été reversée à la caisse fédérale (un tiers) et à la circulation routière (deux tiers). Jugeant cette situation anormale, le Parlement et le gouvernement proposaient de «rendre à César ce qui est à César» et de consacrer cette somme au financement de tâches dans le domaine de l’aviation, surtout au niveau de la sécurité.

Les réticences du camp rose-vert, qui aurait préféré que cet argent serve davantage à la protection de l’environnement, n’ont donc pas été suivies.

swissinfo.ch

Le 29 novembre, les Suisses se sont prononcés sur trois objets.

Enjeu le plus discuté jusqu’ici dans les médias, l’initiative «anti-minarets» demande que l’interdiction de construire de nouveaux minarets sur sol suisse soit inscrite dans la Constitution.

Elle a été lancée suite à plusieurs demandes de permis de construire de minarets en Suisse alémanique. Les habitants avaient lancé des pétitions pour s’y opposer.

Autre initiative soumise au scrutin populaire, celle qui demande l’interdiction pour la Suisse d’exporter du matériel de guerre.

Le texte prévoit notamment une aide fédérale de dix ans en faveur des régions qui seraient touchées économiquement par cette interdiction.

Enfin, le troisième objet, le moins discuté, est une modification constitutionnelle qui vise à attribuer au financement du transport aérien les recettes de l’impôt sur le kérosène.

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