Les Suisses rejettent l’initiative Pour une eau potable propre
(Keystone-ATS) L’agriculture pourra continuer d’utiliser des pesticides et des antibiotiques sans être privée de paiements directs. Selon la projection de l’institut gfs.bern, les Suisses ont rejeté dimanche à 61% l’initiative populaire « Pour une eau potable propre ».
Les premiers résultats partiels confirment ce non massif. A Genève, les citoyens ont rejeté l’initiative par 53,5% après dépouillement de 95% des bulletins. Les Vaudois disent non par 69,5% selon 30% des résultats connus. Dans le canton de Zurich, le non l’emporte par 52% selon une projection.
Le Valais rejette aussi l’initiative par 77% selon des résultats très partiels, Fribourg s’y oppose dans la même proportion (72%). Pour le moment, seul Bâle-Ville dit oui par 58,4% selon les votes par correspondance.
Pronostics confirmés
Le résultat confirme les pronostics des sondages qui donnaient d’abord les initiatives phytos légèrement en tête puis en recul constant au fil de la campagne. L’initiative « pour une eau potable » veut durcir les conditions qui donnent droit aux paiements directs.
Ces subventions n’auraient été versées qu’aux exploitations agricoles qui produisent sans recourir aux pesticides, sans utiliser d’antibiotiques à titre préventif dans l’élevage et qui sont en mesure de nourrir leurs animaux avec le fourrage qu’elles produisent elles-mêmes. Pour les initiants, un comité citoyen, les pesticides sont connus pour nuire à la santé et à la biodiversité.
En revanche, le Conseil fédéral, le Parlement et la plupart des organisations paysannes jugeaient ce texte extrême. Les exigences de l’initiative auraient été difficiles à mettre en œuvre pour certains secteurs comme l’élevage de volailles ou les producteurs de fruits. La production agricole indigène aurait chuté, les prix augmentés et l’objectif vers une production plus écologique n’aurait pas été garanti.